Province de l’Ituri: Course engagée vers le gouvernorat

Carte rdc 26prov 15 001                                                                                                                                                                                                                                                                                        L’ancienne province Orientale a été démembrée le 11 juillet 2015 à la suite d’une décision prise par le gouvernement central de Kinshasa. Des ses cendres sont nées quatre nouvelles provinces : l’Ituri, le Haut Uélé, le Bas Uélé et la Tshopo. Ceci a enclenché le processus de l’installation de ces nouvelles entités.  
En Ituri, cette décision a été accueillie avec  faste par  l’opinion générale puisqu’elle  a transformé en réalité un rêve longtemps caressé  par  les ressortissants de  cette partie de la RDC.
Les atouts, l’Ituri en a dans presque tous les domaines. C’est l’un de rares anciens districts à pouvoir réunir des conditions nécessaires pour être élevé au rang de province.  
En dépit de sa viabilité avérée, plusieurs défis restent à relever dans cette nouvelle province. 
Des documents, rédigés notamment par l’élite iturienne de Kinshasa, essayent de donner des pistes pour relever les différents défis. Preuve de l’engagement de tous les fils de l’Ituri pour la réussite de cette nouvelle province. 

La session extraordinaire de l’Assemblée provinciale convoquée pour le 26 juillet 2015
Le Bureau de l’ONC, ancien bureau BPI (Bureau Projet Ituri), va abriter provisoirement le bureau  de l’Assemblée provinciale de l’Ituri.  Les plénières de cette institution provinciale se tiendront, en attendant, dans la salle polyvalente de Bunia situé sur le boulevard de libération en plein centre ville.  Cette salle subit déjà des modifications quant à ce.
Le dimanche 18 juillet 2015 était la date limite fixée pour l’arrivée de tous les députés provinciaux de l’Ituri à Bunia. Presque tous les élus de cette partie du Congo sont présents au chef lieu de cette jeune province. Initialement projetée pour le mardi 21 juillet 2015, la session extraordinaire de l’Assemblée provinciale est convoquée pour le 26 juillet 2015. 
Le problème des infrastructures devant abriter les institutions de la nouvelle province de l’Ituri ne se pose pas avec acuité. Bunia offre, en plus des ouvrages publics,  plusieurs possibilités en termes d’immeubles que la nouvelle Province peut louer en attendant la construction de ses propres édifices. Cependant, l’implantation de la province de l’Ituri pose le problème de la récupération de tous les édifices publics spoliés.  
Les « documentalistes » de l’Ituri s’activent à faire le décompte des maisons et autres bâtiments publics qui étaient jadis utilisés par l’ancienne province de Kibali-Ituri. C’est le cas, suppute-t-on,  du siège de l’Assemblée provinciale de Kibali-ITuri qui abrite, ce jour, le bureau de l’OCC (Office Congolais de Contrôle). Ce bâtiment, l’OCC  l’a acheté entre les mains d’un acquéreur.                                
Plusieurs autres édifices qui servaient de  bureaux et de résidences pour des services et agents de l’Etat en Ituri, ont été transformés en biens privés appartenant aux tiers.  
Des voix s’élèvent déjà pour exiger que les futurs dirigeants de l’Ituri les récupèrent pour le compte de l’Etat. Certaines langues vont même jusqu’à solliciter que les maisons de l’ancien VICCI Congo(SNCZ) soient repris dans les comptes du patrimoine de la province. 
Il va sans dire que cette tâche ne sera pas facile, ces maisons ayant transité entre plusieurs mains avant d’appartenir à leurs propriétaires actuels. 
En plus, rien ne rassure que tous les édifices jadis utilisés par l’ancienne province de Kibali-Ituri étaient réellement des biens publics. 

Déjà des candidatures annoncées pour le gouvernorat
Les gens se bousculent déjà pour occuper les fonctions du premier Gouverneur de la province de l’Ituri ou  celles de Ministres du premier gouvernement de cette nouvelle province. Des Etats-Majors politiques affutent leurs armes pour affronter les prochaines élections du gouverneur et bien se positionner dans le futur gouvernement provincial.  Rien n’est donc laissé au hasard, chacun tenant à être le premier occupant d’un poste dans les institutions de la nouvelle province. Une manière d’inscrire son non dans les annales de la province de l’Ituri quoi !
 Les spéculations vont dans tous les sens et certains noms sont avancés comme ceux des potentiels candidats au poste du gouverneur de l’Ituri :
Pierrot Uweka, Abdala Pene Mbaka, Wilson Adirodu, Kimareki Ma Muzitina, Raymond Tchedya Pataye, Autsai Asenga Médard, Tibasima Mbogemu, Ezadri, Pacifique Keta,Jean Bamanisa, John Tinanzabo... 
Les avis divergent pourtant quant au profil du premier gouverneur de l’Ituri.  
De nombreux ituriens attendent un gouverneur rassembleur, crédible, visionnaire, de bonne moralité et passionné du développement. Pas un homme imposé par les « autorités morales » des partis politiques et donc élu sur base des consignes. L’oiseau rare appelé à être le premier à conduire cette nouvelle province doit être issu des urnes traduisant les aspirations profondes des Ituriens. 
Des bruits faisant état de la programmation d’une corruption généralisée des députés provinciaux sont parvenus aux oreilles de plusieurs ituriens. On parle de colossales sommes d’argent et même des voitures que certains candidats gouverneur de l’Ituri envisageraient remettre aux élus de cette entité en échange de leurs votes.  Les élus de l’Ituri sont ainsi invités à faire preuve d’un sens élevé de responsabilité en vue de donner à cette nouvelle province un gouverneur à même de relever ses défis.

Province et non indépendance
Certains malins distillent un discours du genre « l’Ituri vient d’acquérir son indépendance » à travers la proclamation de cette nouvelle province. Pour eux, la proclamation de cette province vient libérer les ituriens des assujettissements ou contraintes d’ordre moral et matériel. Ce dangereux discours est susceptible de réveiller le vieux démon de la division dans une contrée qui a passé des décennies de troubles.  Heureusement que la  quasi-totalité la  de classe politique de l’Ituri, relayée par les médias, s’emploie à sensibiliser les ituriens sur le danger auquel peut conduire de tels propos. Il faut éviter toute chose pouvant faire rater le bon décollage de cette nouvelle province tant attendue par les ituriens, clament les différents acteurs. 
Joska Kaninda

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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