Existe-t-il une milice appelé Zaïre en Ituri ?
Les opinions divergent quant à cette question dans cette province en proie à l'insécurité.
Partie comme une rumeur persistante, l'information sur l'existence de cette milice prend de plus en plus corps.
Quelques officiels de la province, des chefs des différentes branches de la milice CODECO et des notables du territoire d'Ituri croient, dur comme fer, à l'existence du Zaïre qu'ils situent dans quelques localités du territoire de Djugu et celui de Irumu.
Ils sont soutenus dans cette thèse par l'équipe des émissaires du Chef de l'Etat vénus en Ituri pour sensibiliser. Ces derniers affirment même avoir déjà pris langue quelques ténors de la milice Zaïre en vue de leur sensibilisation à la paix.
Faux, rétorquent les ténors du G5, un groupe de cinq communautés de l'Ituri qui se considèrent comme victimes de l'activisme des groupes armés, et quelques personnalités de cette province.
Pour eux, Zaïre est créé dans les têtes de ceux qui veulent faire accréditer la thèse de l'existence d'une guerre interethnique en Ituri pour dédouaner les criminels et génocidaires des groupes armés. Ils attendent voir des preuves( noms des leaders et localisation de cette milice) pour confirmer cette existence.
Pourquoi l'armée traîne-t-elle à traquer Zaïre, si réellement ce groupe existe? S'interrogent-ils.
Deux blocs se sont ainsi constitués: ceux qui acceptent l'existence de Zaïre et ceux qui la renient.
Ce clivage aux contours communautaires n'est pas de nature à faciliter les choses dans cette province.
Les communautés devraient se désolidariser des milices et laisser aux structures étatiques le soin de les traquer.
Il n'y a que les services de sécurité qui peuvent trancher cette question en menant des investigations pour dénicher et mettre hors d'état de nuire toutes les milices oeuvrant en Ituri.
La nouvelle de la naissance d'une nouvelle milice devrait, en principe, préoccuper toutes les communautés de l'Ituri, sans distinction.
Cette manière pour les communautés de s'attribuer mutuellement des milices complique la donne sécuritaire en Ituri.
D'une part l'on soutien la thèse selon laquelle il n'existe pas de conflit interethnique en Ituri, et d'autre part on s'évertue à attribuer des milices aux communautés. C'est paradoxal.
Les groupes armés devraient être considérés comme des bandes des criminels à ne pas confondre aux communautés.
Aux dernières nouvelles nous apprenons que le récent rapport de l'ONU reconnaît l'existence de plusieurs milices en Ituri parmi lesquelles Zaïre.
Joska Kaninda Nkole