Lundi 11 janvier 2010. Le siège de l’Union des Patriotes Congolais est pris d’assaut par les journalistes de Bunia. Il est onze heures. C’est l’heure prévu pour le point de Presse du Secrétaire Général de l’UPC. Des minutes passent, ce chef de l’UPC se fait toujours attendre. Il n’a pas décommandé l’événement, il sera là, lance un cadre de l’UPC aux journalistes impatients. Onze heures 10, un texto tombe dans le téléphone d’un journaliste. Le secrétaire Général de l’UPC annonce son arrivée à 11 heures 40. Les esprits s’apaisent. 11 heures 45, une jeep 4x4 parque devant le bureau de l’UPC/Bunia. Le numéro un de l’UPC se pointe. Dans un costume gris, manche courte, l’honorable John Tinanzabo fait irruption dans la salle. Seul, sans protocole, il prend place sur la table prévue pour la circonstance. Moins de six membres de l’UPC sont présents. L’engouement de masse de l’époque du mouvement politico militaire n’est plus à l’ordre du jour. Peut être l’absence de Thomas Lubanga a-t-il joué.
Juste le temps de saluer les journalistes et de leur souhaiter ses vœux de nouvel an, John Tinanzabo attaque son propos. Le texte sont dans une farde bleu qu’il tient lui-même en main.
L’évaluation de l’action gouvernementale au niveau tant national que provincial, l’inventaire des faits saillants de l’année 2009, la réflexion et la position de l’UPC, l’ordre du jour est alléchant.
Le diagnostic de la gouvernance au niveau tant national que provincial était sans complaisance.
Les faits saillants de 2009.
L’UPC en a épinglé plusieurs.
Au plan national il a retenu la crise financière internationale, l’entrée officielle de l’armée rwandaise en RDC, les violences au Bas Congo avec l’affaire Bundu dia Congo, les atrocités dans les districts du Bas Uélé et du Haut Uélé suite à la dispersion des LRA et l’arrestation du sénateur Jean Pierre Bemba.
John Tinanzabo s’inscrit en faux contre ceux qui justifient les contre-performances du gouvernement par le fait de la crise financière internationale.
Le gouvernement congolais a été surpris par cette crise internationale. Il n’a jamais dressé un plan de sortie de cette crise ; Le budget 2010 se trouve aujourd’hui affecté. La corruption, la mauvaise gestion et la mauvaise gouvernance sont, à son avis, les vraies raisons à la base de la contre-performance affichée par le gouvernement congolais. L’entrée des troupes rwandaises en RDC a eu pour conséquence fâcheuse, le limogeage de l’ancien Président de l’assemblée nationale Vital Kamerhe. L’Honorable Tinanzabo estime que Vital avait commis le pêché de chercher à connaître plus sur cette entrée des forces étrangères sur le sol congolais. Bien qu’ayant occasionné le démantèlement du CNDP, cette entrée des contingents rwandais n’avait pas épargné des vies civiles.
L’arrestation du sénateur Jean Pierre Bemba est pour John Tinanzabo la preuve d’un déséquilibre dans la démarche de la CPI. Le secrétaire Général de l’UPC n’arrive pas à comprendre pourquoi, seul Jean Pierre Bemba peut être poursuivi alors qu’aucun officiel centrafricain n’est inquiété par la justice internationale.
Sur le plan provincial et local, ce député provincial de l’Ituri a retenu des faits comme la pétition signée par plus de 6.000 membres de l’UPC pour dénoncer la détention, pendant cinq ans sans jugement, des fils de l’Ituri à la prison de Makala à Kinshasa ; la reprise des procès des prévenus ituriens à la CPI, l’insécurité totale et généralisée à Bunia et ses environs.
John Tnanzabo a plaidé pour le regoupement de tous les partis politiques de l'Ituri dans une plate forme en vue d'aborder, avec assurance, les échéances electorales de 2011. Le FNI, le PUSI, le FPDC et l'UPC, ces anciens groupes armés de l'Ituri ont été transformés en partis politiques. En dehors de l'UPC qui est dans l'opposition, les autres ont flirté avec l'AMP sans y tirer un quelconque profit. Ainsi, a-t-il pensé que la création d'une plate forme des partis politiques de l'Ituri est la seule manière de faire entendre la voix de ce district sur le plan national.
Reste à savoir si cet appel de John Tinanzabo sera entendu.
Jokanko