Ce mois de décembre 2010 aura a été riche en événements politique dans la République Démocratique du Congo. C’est au cours de ce dernier mois de l’année 2010 que l’ancienne rébellion du CNDP a décidé de joindre les rangs de l’Alliance pour la Majorité présidentielle. Remplissant son devoir constitutionnel, le chef de l’Etat Congolais Joseph Kabila a fait son discours à la nation. Le premier congrès de l’UDPS s’est tenu après le « triomphal » retour d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa. Vital Kamerhe a jeté son tablier en quittant le PPRD et en démissionnant de son Poste de député National au sein de l’Assemblée National. Cet ancien Secrétaire General du PPRD en a profité de l’occasion pour annoncer la création de son parti politique, l’Union pour la Nation Congolaise, et son appartenance à l’opposition avec ambition de présenter des candidatures a tous les niveaux. Une lecture attentive des faits ci-haut énumérés peut pousser tout bon analyste politique à prédire un éventuel imbroglio politique dans l’avenir. Surtout que l’année 2011 est donnée pour celle de l’organisation des élections. D’épais nuages sombres couvrent le ciel politique congolais. Alors que dans son discours à la nation, Joseph Kabila invitait les congolais à croire au moins à ses réalisations, Vital Kamerhe a dressé un bilan pour le moins mitigé du régime Kabila. Pour cet ancien Président de l’Assemblée Nationale tous les indicateurs sont au rouge en RDC. Pour le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, l’Etat Congolais n’existe même pas. En lieu et place de faire jaillir la lumière, ces contradictions politiques sont de nature à plonger le pays dans des querelles politiques, l’intolérance étant une caractéristique des politiques congolais. La confusion occasionnée par le dernier voyage de Vital Kamerhe à Goma est un signe qui cache mal les mauvaises intentions. Ce nouvel opposant au régime de Kinshasa n’a su tenir son meeting dans cette ville chef lieu du Nord Kivu le mercredi 15 décembre dernier. Ses partisans ont eu des accrochages avec les policiers et tout s’est soldé par des jets des pierres et de coups de feu. Le message est très clair : le pouvoir ne se laissera pas faire.Tshisekedi-Vital Kamerhe-Kabila : Deux générations, deux histoires.Avec, en face de lui, Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe, Joseph Kabila aura du mal a bien se tirer d’affaire si jamais les élections venaient à se réaliser. Les deux hommes représentent deux générations et deux histoires. Il y a d’un coté un « Vieux » qui n’a pas participé a la gestion kabiliste et de l’autre un jeune politicien qui peut se prévaloir d’avoir joué un rôle dans la l’implantation du Kabilisme dans le pays. Kamerhe compense la fatigue et le poids de l’âge que certaines langues reprochent a Etienne Tshisekedi, tandis que ce dernier balance la participation de Vital Kamerhe a la mauvaise gestion du pouvoir Kabila. En l’absence de Jean Pierre Bemba, les deux peuvent dangereusement menacer les chances de Joseph Kabila aux prochaines élections.Bien que devenu opposant, Vital Kamerhe aura difficile a se faire présenter comme une alternative a un pouvoir qu’il a lui-même façonné et implanté. D’une manière ou d’une autre, il devra assumer, avec les tenants du pouvoir actuel, le bilan mitigé soit-il de la gestion du régime Kabila. Son rôle se limitera peut être a la fragilisation du pouvoir Kabila puisque il maitrise bien ses contours pour avoir vécu dans ses arènes. Bien que n’ayant pas participé à la gestion Kabila, Etienne Tshisekedi devra faire preuve de la maitrise de la gestion de son parti politique qui a, dans son sein, plusieurs tendances qui ne s’accordent pas forcement. Tshisekedi et Kamerhe sont connus pour leur capacité à galvaniser les foules. Ce sont des grands mobilisateurs des masses.Joseph Kabila aura, certes, la difficulté de présenter un bilan positif de son premier mandat. L’homme a pourtant l’avantage d’avoir la main mise sur les instruments de répression : police, armée, services de sécurité… dont il peut se servir pour rendre compte à ses éventuels concurrents politiques.La grogne social, la lente et insuffisante réalisation de cinq chantiers, les insatisfactions de plusieurs couches sociales de la RDC son de nature à amener une bonne frange des congolais à croire au discours des opposants et a suivre leurs éventuels mots d’ordre. Et il va de soi que le pouvoir fera tout pour contenir tout débordement. Le pire pourrait subvenir si jamais les élections arrivaient à être reportées. Sans élections en 2011, toutes les institutions du pays vont perdre leur légitimité et céder la place au désordre de tous genres. Dans pareille cas, l’opposition aura tendance à inviter la population désobéir a un pouvoir illégitime pendant que ce dernier pourrait se faire respecter en usant de tous les moyens en sa possession.Bien d’analystes estiment que le pays est entrain de prendre du retard dans le calendrier du processus électoral. A cette allure, les élections de 2011 peuvent ne pas se tenir à des dates prévues et conduire ainsi la RDC vers une sorte d’anarchie.Si donc rien n’est fait pour l’organisation des élections apaisées en RDC, ce pays risque de revivre ce qui s’est passé aux années 90 à l’époque de la Conférence nationale Souveraine. A cette époque il y avait d’ un coté le président Mobutu qui manipulait les instruments de répressions et de l’autre l’opposition soutenue par la société civile qui résistait par des moyens pacifiques.Dans ce pays ou des résidus des groupes armés continuent à avoir une main mise sur certaines portions du pays, une zizanie ne pourra qu’apporter de l’eau au moulin des partisans de la lutte armée pour conquérir le pouvoir.
Matembele
Mise en ligne le jeudi 16 DECEMBRE 2012
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