Les partis politiques n’emballent pas les populations de l’Est. Ici, l’on votera des individus

Existe-il un parti politique qui bénéficie d’un grand nombre d’adhésion à l’Est de la RDC ? Difficile de répondre à cette  question. Certes, il existe des formations politiques qui ont des bureaux de représentation dans des grandes agglomérations de l’Est de la RDC. C’est le cas du PPRD, du MSR, du RCD/K-ML, de l’UNC ou de l’UDPS. Cette seule présence n’a rien à faire avec l’adhésion populaire.  Sur 100 habitants de l’Est de la RDC, moins de trois peuvent vous exhiber leurs actes d’adhésion ou cartes de membres de partis politiques. Même alors qu’ils adhérent, ils ne cotisent pas et encore moins, ont la connaissance des idéologies et projets de société défendus par leurs partis politiques respectifs. Presque tous les partis politiques attendent les frais de fonctionnement de leurs hiérarchies respectives.  Les manifestations publiques ne traduisent pas la vraie popularité des ces partis. Les organisateurs, pour attirer des foules, proposent argent, boissons, T-shirts et autres gadgets. Dans un environnement où le congolais moyen a difficile à s’offrir ne fut ce qu’une bouteille de bière par jour, des gens accourent pour se taper qui un pagne, un polo …Dans les milieux ruraux, on a que faire des partis politiques. Ici on parle en terme d’individus à voter quelque soit leur appartenance politique.

L’activisme à l’approche des élections

.Après les élections de 2006, l’activisme des partis politiques était en veilleuse à l’Est de la RDC.  Les bureaux des partis politiques pouvaient se compter aux bouts des doigts d’une seule main dans certaines villes. Plus on s’approche des élections de novembre 2011, l’on assiste à une sorte de prolifération des partis politiques. Des formations politiques rivalisent dans l’implantation de leurs bureaux et dans le recrutement d’éventuels candidats aux prochaines échéances électorales. Matériels de campagne, argent et engins roulant viennent de Kinshasa pour équiper les partis politiques à l’Est du Congo.  Ceux qui envoient ces choses ne s’attendent pas à l’adhésion des populations à leurs idéologies ou projets de société, puisque ce n’est pas à trois mois des élections que l’on peut tenter de conquérir politiquement une entité. Ce qui les intéressent, c’est seulement tomber sur des personnes susceptibles d’être élus, des mercenaires qui peuvent permettre  à leurs partis politiques d’avoir quelques sièges aux parlements provinciaux comme national.  Les plus opportunistes des habitants de l’Est n’hésitent pas à prendre langue avec les chefs des partis politiques à Kinshasa pour leur offrir leurs services. Ces hommes sans réelles connaissances des idéologies des ces partis politiques n’espèrent qu’une chose : recevoir des fonds nécessaires pour supporter les campagnes électorales des candidats.Les partis politiques misent, eux, sur le nombre de députés provinciaux et nationaux à produire car, pense-t-on, plus un parti politique aura des sièges au parlement, plus il va peser sur la balance du partage des postes dans les institutions de la République.Comme l’on peut le constater, les partis politiques en RDC n’encadrent pas politiquement les masses populaires. Ce sont de regroupement des hommes à la recherche de leur propre positionnement politique sans plus.Heureusement le gros des habitants de l’Est de la RDC ne se reconnaissent pas dans ces organisations politiques. Ils voteront des individus qui répondent à leur profil.  Gagneront à l’Est de la RDC, des partis politiques qui vont aligner des hommes bénéficiant de la confiance de la base.  La grandeur du parti politique, l’argent et la distribution des cadeaux joueront peu cette fois-ci.  Le mot d’ordre des notables à la base va primer sur les idéologies et projets de société des partis politiques. Plusieurs acteurs politiques de la RDC sont conscients du fait que les partis politiques n’influent pas sur leur élection ou non. C’est ce qui explique des changements intempestifs des partis politiques dans le chef des acteurs politiques. Des élections de 2006 à celles de 2011, il y a des acteurs politiques qui ont changé plus de trois partis politiques.

Joska