Le 1 er est ministre de la décentralisation et le second, président de la république. Depuis plusieurs mois, les deux hommes ne communiquent pas, leur amitié serait minée par des explosifs des suspicions mutuelles, dont l’objectif n’est connu que par ceux qui les posent.
Depuis qu’il s’est marié il y a quelques semaines, le ministre de la décentralisation Antipas Mbusa Nyamwisi est plus à l’extérieur du pays qu’à l’intérieur. Est-ce délibérément voulu ? En tous cas, c’est loin d’être un voyage de noce. De sources dignes de foi affirment qu’un silence s’est imposé entre lui et le chef de l’Etat depuis une bonne durée. Le chef ne l’appelle plus et lui chaque fois qu’il voudrait atteindre son président au téléphone, le chef ne décroche plus et même les assistants ne décrochent plus pour l’écouter et obtenir un rendez-vous pour lui. Son ministère est presqu’inexistant en ce jour en dépit de nombreux efforts investis personnellement pour le rendre viable. Pourquoi le froid a-t-il gagné le rapport entre deux personnalités dont l’alliance politique a sauvé de justesse le pays à ne pas basculer dans la balkanisation au début de la décennie en cours ? C’est le rebelle Mbusa Nyamwisi qui a accordé le couloir aux troupes des FAC à l’époque sur son maquis de Beni et cela a pu anéantir l’alliance UPC Tomas Lubanga en provenance de l’Ituri, du RCD-Goma qui avait déjà le contrôle militaire d’une bonne étendue du territoire de Lubero et le MLC de Jean Pierre Bemba, dont les troupes en poste à Mambasa tous réfractaires à l’exécution des accords de Sun City dans sa formule traditionnelle. Grâce à cette action, Antipas Mbusa Nyamwisi estime qu’il demeure l’artisan historique de la réunification nationale. D’autre part, un collaborateur de main du président Joseph Kabila nous a aussi révélé que sans l’intervention des troupes des FAC sur Beni a l’époque, le RCD-KML de Mbussa Nyamwi n’aurait pas eu la chance de se présenter sur la table des négociations politiques de Sun City jusqu'à la fin et jouir d’une grande part de gâteau politique dans la répartition des responsabilités a tous les niveaux politiques du pays comme il a pu obtenir depuis la transition. Le RCD-Goma, le MLC de Jean Pierre Bemba, l’UPC de Thomas Lubanga s’étaient à l’époque ligues pour effacer le RCD-KML de la liste des prétendants dirigeants politiques de la transition congolaise et ils avaient les moyens de le faire. Et cela n’a pas eu lieu grâce à l’intervention militaire des troupes loyalistes sur son territoire. En tous cas, tous les deux camps ont chacun un bilan des services politiques qu’ils se sont rendus. Faut-il les brandir, surtout que cela a été fait au nom d’une amitié. Les rapports entre les deux camps ont commencé à se détériorer lorsqu’après avoir discute en aparté sur le sort des candidats à la CPI Germain Katanga et Mathieu Ngujolo, le chef de l’Etat a fini par livrer ces deux ex chefs miliciens à la CPI sachant que les deux ont combattu à BOGORO avec les armes fournies par Kinshasa encadres par le RCD-KML de Mbusa Nyamwisi. Antipas Mbusa a estimé qu’il était suicidaire de livrer entre les mains de la justice internationale des gars qu’on a utilisés. Dans la cour du chef de l’Etat, c’est lui qui était visé par cette action. Mais comme la Cour Pénale Internationale est indépendante, tout dépend du développement prochain du dossier. Comme Vital Kamerhe, Mbusa Antipas serait cette personnalité aigrie victime de l’élargissement du cercle d’alliances politiques autour du président Kabila. L’alliance UDEMO-PALU-PPRD serait venue saturer l’assiette de générosité du guide. Le chef, très fidele aux accords de nature, n’a pas privilégié le bilan en cours de son mandat, mais la fidélité et le respect des accords. De la même manière qu’il a toujours Mobutu Zanga au gouvernement, de la même manière qu’il a toujours maintenu Mbusa Nyamwisi au gouvernement. Est-ce que le leader de Beni n’est il pas victime politique par refus de pouvoir quitter les bonnes choses avant ? Car même à la veille de la prochaine campagne politique en 2011, le rapprochement entre les deux hommes n’est toujours pas au rendez-vous. Mbusa est soupçonne par le camp présidentiel de savoir un peu trop sur l’embrasement en gestation des collines de Rwenzori par des ADF-Nalu congolais. Je n’en sais rien, crie le suspect, comment puis-je monter une rébellion qui largue des bombes et tue dans la parcelle de mon frère ainé, chef du secteur de Beni-Mbau, se demande-t-il à quiconque voudrait l’entendre. Dans sa dernière itinérance entre Goma et l’Ituri par route, le chef de l’Etat ovationné par une foule nombreuse à Butembo où il a même lancé les travaux de bitumage d’un boulevard, n’a pas connu la même liesse populaire à Beni de Mbusa Nyamwisi. Un mot d’ordre du parti ? Difficile de le prouver ! Le camp Mbusa accuse aussi le chef de l’Etat, à défaut son entourage, de diviser les ressortissants Yira en tirant sur la corde sensible qui oppose souvent ceux de Butembo et de Beni. Il est plus avec le Camp MaluMalu, Monseigneur Melquisedeck, tous de Butembo, qu’avec les natifs de Beni. Et même le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, pure produit du RCD-KML, serait plus en ce jour avec ses frères de Butembo qu’avec Mbusa Nyamwisi. Est-ce la fin d’une amitié politique ? Les touts prochains jours nous fixeront !
Journal Le Pacificateur.
mise en ligne le lundi 08 novembre 2010
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