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Mémo N° 01 sur la situation de la RD Congo A l’intention de Mme Hillary Clinton

Les espoirs suscités par les dernières élections organisées en RDC en 2006 sont entrain de s’estomper. Le gros des congolais assiste impuissant à la dérive du pouvoir Kabila. La grogne sociale est à son comble. L’insécurité à l’Est persiste en dépit de quelques efforts pour le rétablissement de la paix dans cette partie du pays. Les populations de certaines localités de l’Est sont en proie a des pillages, vols et viols des femmes et jeunes filles perpétrées tant par les groupes armées que par les militaires des FARDC. L’armée peine à devenir effectivement nationale, structurée, intégrée et républicaine.
La justice à deux vitesse et mal rendue profite plus aux tenants du pouvoir leurs acolytes ou courtisans.
La corruption généralisée au sein des institutions, la confiscation des libertés fondamentales, l’émiettement de l’opposition par de débauchages intempestifs de la part du pouvoir, la chasse aux défenseurs des droits humains, des répressions parfois sanglantes, tel est le tableau sombre qu’affiche ce pays post conflit.

Les dernières décisions de révocation et mise à la retraire d’une centaines de magistrats et des centaines d’agents de la fonction publique prise par le Président Joseph Kabila ne sont qu’une confirmation de la défaillance judicaire et administrative en RDC. La faiblesse du leadership serait l’une des causes de ce manque de performance du gouvernement congolais. Entouré des malins à la recherche de leurs propres intérêts, le chef de l’Etat serait placé dans l’incapacité d’orienter son action dans le sens du mieux être de la population. Les contrats miniers sont négociés de manière illicite pour le bonheur des quelques individus au sommet du pouvoir. Le pouvoir d’achat de la population ne cesse de décroître au fil de temps.  La destruction du tissu économique et l’érosion financière n’ont pas permis à l’Etat congolais de jouer le rôle comme moteur de développement au centre de l’Afrique.
Cet état de choses peut trouver aussi une justification dans les mauvais choix des stratégies économques.

Nous avons appris que la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Rodham Clinton, entame une longue tournée dans sept pays africains dont la RD Congo. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée jeudi 27/07 au Centre culturel américain de Kinshasa, l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, M. William J. Garvelink a déclaré que la visite de Mme Clinton en RD Congo revêt une grande importance, compte tenu de la position du pays au sein du continent africain et de poursuivre : " Lors de sa visite à Kinshasa, Mme Clinton a la mission de capitaliser les relations existantes, de  consolider les accords militaires signés récemment entre les autorités congolaises et les dirigeants américains, en vue de renforcer les capacités de sécurité du pays, selon l’ambassadeur Garvelink.
Car, a-t-il noté, depuis les élections générales de 2006, la RDC présente, aux yeux des Etats-Unis, une bonne image et beaucoup de progrès ont été réalisés dans ses rapports avec ses voisins. D’où la volonté des Etats-Unis d’aider, à travers la visite de Mme Clinton, le gouvernement congolais à améliorer ses relations avec ses voisins pour une exploitation juste de ses ressources naturelles. La RDC aidera ainsi les pays de la région des Grands Lacs à se sécuriser tout en créant des liens économiques. "

Certes l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa devait user d’un langage diplomatique pour annoncer l’arrivée de Mme Clinton mais nous estimons que son discours est en train d’être récupéré par les autorités politiques congolaises qui veulent présenter cette visite comme la reconnaissance des pseudo-efforts de développement à mettre à l’actif du régime en place en RD Congo. Il nous semble urgent de remettre la situation du pays dans son vrai contexte actuel et de relever les contradictions et les défaillances du régime congolais face au discours du président Obama au Ghana : " Le tribalisme, le népotisme, la corruption sont les ennemis du progrès : il vous faut les réduire […].  Vous avez besoin d’institutions solides et stables, d’une bonne gouvernance: organiser des élections de temps à autre ne suffit pas, il faut des pouvoirs qui gouvernent par le consentement et non par la coercition. Des élections çà et là ne font pas disparaître la tyrannie: on peut en tenir tout en continuant à réprimer et à appauvrir son peuple, à bafouer la loi et à s’enrichir ".

Notre exposé adoptera la méthode de « Comprendre pour mieux agir ». Le premier point portera sur les maux qui gangrènent le pouvoir en RD Congo ; le second sur la situation sécuritaire particulièrement à l’Est du pays et  le troisième présentera quelques pistes pour permettre au Congo d’amorcer son développement.

La mauvaise gouvernance comme source de décadence collective
Stratégique de par sa position géographique, la RD Congo l’est aussi par l’abondance et la variété de ses richesses naturelles. Le pays recèle non seulement la moitié des réserves mondiales de cobalt mais aussi d’importants gisements de cuivre, de diamant, d’or, de la cassitérite, etc… A ces atouts s’ajoutent la fertilité de ses sols abondamment arrosés et la détention du pactole d’eau de ses fleuves qui font de lui le château d’eau de l’Afrique avec un potentiel hydroélectrique le plus important du monde. Malheureusement la RD Congo est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec des inégalités très marquées malgré ses multiples et diverses richesses. Cette situation s'explique surtout par la mauvaise gouvernance de ses dirigeants à la base des différents conflits aux effets dévastateurs qu'a connus le pays. Les violations des droits humains, régime totalitaire, corrompu, népotiste avec une flagrance en matière de spoliation et la forfaiture – résultat des conflits crées par les politiques  –ont eu des répercussions très profondes au sein des populations.

Malgré la fameuse campagne anti-corruption lancée récemment pas le président Kabila, la corruption et la gabegie financière sont devenues un mode de gestion institutionnalisé en RD Congo. Le système est vicié au niveau le plus élevé et ce ne sont pas les révocations des magistrat et autres agents de la fonction publique qui changeront la situation. En effet, ces pratiques peuvent être universelles, mais c’est l’impunité qui conforte les tenants du pouvoir au Congo en ce sens qu’elle est reconnue d’utilité publique. La corruption est condamnée par tous, mais l’impunité est admirée et célébrée par les individus impliqués dans la corruption et organisés en bande, en clan, en gang au pouvoir et en réseau avec les différentes strates de responsabilité au sommet desquelles se trouvent des proches du président Kabila. La corruption est donc acceptée, même si les responsables politiques la condamnent. Comme le vice aime rendre hommage à la vertu !

Ces anti-valeurs sont à la base de la mauvaise répartition des richesses en terme de salaires au niveau nationale. En effet, l’Etat congolais emploie 1.021.213 personnes réparties comme suit : Institutions politiques (Présidence, Primature, Assemblée Nationale, Sénat, Ministres et leurs Cabinets) 10.278 personnes, soit 1% de l’ensemble des effectifs, l’Administration publique avec 734.936 unités soit 72% et enfin le personnel militaire et policier 273.802 unités soit 26%. La répartition de l’enveloppe salariale est l’une des dents cariées de tous les régimes qui se sont succédés : d’énormes disparités entre les Institutions politiques et les autres. Alors qu’elles représentent 1% des effectifs, les Institutions politiques s’adjugent 67% de l’enveloppe des rémunérations, laissant 13% à l’Administration et 20% aux hommes en uniforme à qui l’on exige de combattre pour le maintien du système. En chiffres, les 10.278 agents des Institutions politiques bénéficient d’un revenu annuel par personne de $11.945  soit $995 en moyenne/mois (mais en réalité les Parlementaires et Ministres perçoivent $6.000/mois). Les autres (Administration, personnel militaire et policiers), bénéficient de $751 par personne et par an, soit $62,5 /mois càd un écart de 1 contre 16 entre les politiciens et les congolais de seconde zone.

Le parlement, caisse de résonance du pouvoir, n’arrive pas a bien accomplir sa tache de contrôle des institutions. Conséquence : ministres, mandataires publics, gouverneurs, membres de l’AMP (Alliance pour le Mjorité Présidentielle) se permettent tout. Le principe de 30 pourcents de commission exigés à tout investisseur est devenu la règle dans presque tous les ministères.

La campagne d’éradication de la corruption ne peut pas réussir aussi longtemps que la RD Congo manque un leadership capable d’imposer les règles d’un Etat de droit. Le président Kabila a démontré ses limites pour penser, éclairer, organiser et conduire le pays vers son épanouissement et son accomplissement comme nation moderne et prospère. Face à ses carences managériales, M. Kabila a développé une attitude d’autodéfense caractérisée par une dérive autoritaire que la FIDH (Fédération Internationale de Droits de l’Homme) a stigmatisé dans son récent rapport dont on peut résumer en ces termes : "Tous ceux qui s'élèvent pour contester les orientations politiques du régime sont systématiquement visés par le pouvoir". La répression n'est donc pas la conséquence des séquelles de la guerre mais d'un certain chaos entretenu par les autorités congolaises incapables de gérer le pays selon les normes démocratiques. Le président congolais est devenu otage d’un gang clanique qui dispose de toutes les responsabilités et n’a d’objectif que de détenir le pouvoir pour s’enrichir (cfr la signature des contrats miniers par les proches de M. Kabila) . Nous sommes en plein dans une politique du mal qui avance masquée grâce au mensonge érigé en mode opératoire. Il est urgent que la communauté internationale comprenne cette réalité au lieu de magnifier un régime issu des élections certes mais dont l’incompétence des dirigeants constitue un frein au bien-être des populations.

La situation sécuritaire particulièrement à l’est de la RD Congo
A l’heure actuelle, il y a persistance d’une situation de "ni guerre ni paix" dans l’ensemble du pays Toutefois, il subsiste aussi bien à l’intérieur du pays que le long des frontières une certaine insécurité due à l’état de déliquescence, de corruption et d’irresponsabilité de l’Etat congolais. En effet, la paix et la sécurité ne sont pas réductibles à la seule absence de guerre. Quoique silencieuse, la pauvreté peut souvent s’avérer plus meurtrière que la guerre car à la base de conflits inter ethniques souvent entretenus par les autorités politiques. Telle est la situation en RDC, où,  la misère populaire, couplée à la persistance et au développement des maladies endémiques causent également de morts autant que la guerre.

Si la très grande partie de la RDC est pacifiée, on doit constater que les séquelles de la guerre persistent, en particulier, à l’est du pays, notamment dans les deux Kivu (le Nord et le Sud) et dans l’Ituri. Le territoire ainsi concerné couvre une superficie de 190.571 km² (Ituri : 65.658 ; le Nord Kivu : 59.483 km² et le Sud Kivu : 65.130 km², où habite une population de près de 12 millions d’âmes. Il se situe le long de la frontière de 1.200 km qui sépare la RDC des trois pays voisins à savoir l’Uganda, le Rwanda et le Burundi.

L’insécurité à l’intérieur du pays et celle qui sévit aux frontières ne s’expliquent pas par les mêmes raisons. A l’intérieur des frontières (les grandes villes et la capitale congolaise), elle est surtout le fait,
d’une part, de la misère qui depuis les années 1990, début de la transition, frappe les populations congolaises, d’autre part, de la culture de la mort et de la violence induite par la guerre et par l’impunité qui s’en est suivie, et, enfin, de la fragilité et la déliquescence de l’Etat congolais qui ne fait pas d’efforts pour constituer une armée restructurée, performante et dissuasive, capable d’assurer, totalement et partout, la sécurité et la libre circulation  des personnes et des biens, à l’intérieur comme aux frontières du pays. La situation précaire des forces de l’ordre congolais qui sont, çà et là, sous-payées, mal payées, non encadrées ou indisciplinées, n’est pas de nature à favoriser une sécurité suffisante partout et pour tous, dans le pays. Bien plus, le disfonctionnement de l’administration publique et l’absence d’une justice indépendante et impartiale (le fait de révoquer des magistrats ne change pas le système en place) ne permettent pas de  lutter efficacement ni contre la violence et le crime, ni contre la corruption, ni contre l’impunité…autant de sources d’insécurité.

Quant à l’insécurité aux frontières, elle tient à la tentation de certains pays limitrophes de profiter de la fragilité de l’Etat congolais et de sa faiblesse militaire conjoncturelle, pour s’emparer de certaines zones riches en minerais ou exercer des pressions diplomatiques.  En plus des dossiers du Rwanda et de l’Ouganda, on connaît l’incident de Kahemba, un ensemble de villages congolais qui ont été envahis par l’armée angolaise. On connaît également l’incident des Sava Ina et de Kuzi, deux villages qui ont été envahis par les mêmes angolais. Le litige de l’exploitation du pétrole par l’Angola, dans le plateau continental de la RDC dans l’Océan Atlantique. Il y eu, enfin, l’occupation d’un village proche de Moba  par la Zambie au mois de février 2008. Tout ceci trouve sa justification dans l’absence d’un leadership aux commandes de la nation congolaise en vue de se faire respecter par ses voisins.

Ainsi, malgré les rapprochements entre Kinshasa et ses deux voisins de l’Est (Kigali et Kampala), les opérations militaires conjointes contre la LRA et les FDLR ont démontré leurs limites car les accords signés entre les trois pays ne visaient pas réellement la stabilité de la région mais plutôt le maintien des régimes dictatoriaux aux commandes des trois pays. Il faut bien comprendre que l’instabilité profite bien aux barons des régimes en places qui préparent leurs campagnes électorales en vue de se maintenir au pouvoir pour assez longtemps.

-    Entre Kabila et Kagame
Le Rwanda est en programme de développement dont l’objectif est d’atteindre un certain niveau de croissance en 2020. Mais le grand handicap c’est le surpeuplement du pays aggravé par un sol de plus en plus aride. Il devient difficile d’envisager tout développement dans ces conditions qui risquent d’annuler les efforts consentis par le régime en place. La seule solution est de reverser l’excédent des populations sur les étendues vides du Nord de la RD Congo. C’est un problème crucial pour la survie du régime de Kigali dans la perspective de l’épanouissement futur du peuple rwandais confronté déjà aux conséquences du génocide de 1994. Pour le régime de M. Kabila, c’est tout un autre type de problème : il voudrait se maintenir en place malgré l’échec de sa gestion du pays. Les élections de 2011 en RD Congo ne peuvent se réaliser que si le pouvoir de Kinshasa reprenne la gestion des régions de l’Est sous l’emprise du CNDP allié de Kigali. Les deux pouvoirs (Kinshasa et Kigali) ont besoin l’un de l’autre pour se maintenir surtout en ce moment où la communauté internationale fait pression afin d’assurer la sécurité des populations limitrophes. Il faut donc négocier, faire un deal en prenant comme fausse raison les FDLR dont la présence a toujours arrangé les deux régimes : les combattants Hutu rwandais ont été un alibis pour le Rwanda d’entrer en RD Congo et d’y faire de bonnes affaires ; pour Kinshasa, ils ont aidé les Kabila à stopper la menace de Kagame sur leurs régimes et par la suite à exploiter les mines pour le compte de certains autorités politico-militaires congolaises. En fait, les FDLR sont devenus un mal nécessaire pour Kinshasa et Kigali qui ne peuvent jamais s’en défaire de peur de griller l’essence même de leurs régimes respectifs basés sur LA DICATURE. Rappelons qu’il y a 14 ans que ces Hutu rwandais sont au Congo, qu’ils se sont mariés aux autochtones, parlent les langues locales et que 30% des combattants actuels sont des congolais. La solution de les combattre pour les faire rentrer au Rwanda reste une illusion et même un business, un alibi pour la Monuc afin de rester longtemps au Congo. La proposition d’obliger M. Kagame d’ouvrir des négociations inter-rwandaises est un leurre car il n’a aucune pression militaire sur son territoire et encore moins près de ses frontières. L’urgence du dossier FDLR concerne plus la RD Congo que le Rwanda et selon le deal conclu, il faudrait que M. Kabila ait le courage de dire à sa population qu’elle devra s’habituer à la présence des congolais d’expression rwandaise auxquelles des colonies de peuplement pourraient discrètement s’ajouter : discours difficile à transmettre à une population congolaise dopée par un discours politique anti-Tutsi. D’ailleurs les opérations militaires en cours dans le Sud-Kivu nous donnent raison car elles poussent ces combattants Hutu-rwandais plus à l’intérieur du Congo. Le rôle de la communauté internationale devrait être de stopper l’intoxication idéologique véhiculée par les responsables FDLR en Occident. Ces idéologues connus et identifiés (le Président Ignace Murwanashyaka et le Secrétaire exécutif Callixte Mbarushimana) continuent de passer sur les chaînes de télévisions et de publier des communiqués de presses alors qu’ils devraient être arrêtés pour leur rôle néfaste d’instigateurs dans le conflit à l’Est du Congo. De même le régime congolais doit cesser de donner l’impression d’être le porte-voix des FDLR.

-    Entre Kabila et Museveni
            Si les milices de l’Ituri ne représentent plus un grand danger pour le régime de Kinshasa, il y a toujours la LRA qui continue d’exterminer les populations civiles dans le Nord-Est de la RD Congo malgré la présence des soldats ougandais, congolais et des casques bleus de la Monuc. Dans le dossier LRA, il faudrait relever la responsabilité réciproque du Congo et de l’Ouganda. En effet, et selon des témoignages recoupés, les combattants LRA ont été installés dans le parc de la Garamba sur accord des autorités congolaises et ougandaises par l’entremise du Soudan. Et M. Kony l’a toujours dit clairement : "J’ai été invité à m’installer au Congo suite à des négociations entre Kinshasa-Kampala-Karthoum". Les combattants LRA dans la grande forêt congolaise arrangent bien Kabila qui pourrait s’en servir contre Museveni au cas où l’Ouganda continuait à aider les milices de l’Ituri. Il constitue, par contre, une source de revenus pour Museveni qui, à tout moment, pourrait solliciter de l’argent aux partenaires extérieurs afin de continuer à combattre les LRA. Entre les présidents Kabila et Museveni, il y a des intérêts que chaque régime doit protéger (notamment le pétrole dans le lac Albert) : ce qui nécessite une autorité forte, capable d’imposer ses vues au reste de sa classe politique dans une certaine liberté d’expression. Malheureusement Kabila n’a pas le charisme et les compétences voulues pour imposer sa volonté en acceptant la contradiction politique comme c’est le cas chez ses voisins avec lesquels il est obligé de coopérer.

Quelques pistes de solution
a) Un leadership compétent et fort
   La corruption institutionnalisée et le népotisme généralisé ont conduit la RD Congo aux extrêmes de la pauvreté, de l’insécurité et du sous-développement. Des réformes institutionnelles s’imposent rapidement et nécessitent des animateurs politiques compétents, pour leur mise en application en vue de restaurer un Etat de droit, lequel suppose :
-    une justice indépendante et impartiale, dont la fonction est à la fois répressive, thérapeutique (vérité et réconciliation), pédagogique et préventive (dissuasive) pour tout le monde
-    une armée républicaine performante et dissuasive non issue du brassage d’anciens rebelles et pillards sans aucune formation militaire, pour assurer la sécurité des personnes et des biens et l’intégrité du territoire
-    une administration publique et territoriale compétente et efficace.

Il est presque impossible que les dirigeants actuels optent pour une refondation de la Nation congolaise car les anti-valeurs (la corruption, l’impunité, le clientélisme, etc…)  font partie de leur mode de gestion, axé sur l’enrichissement personnel. Ils n’accepteront jamais la responsabilité de leurs erreurs en prônant un changement radical car ils ont pris le peuple en otage en bâillonnant toute forme d’opposition.

Il faudrait à tout prix refonder notre nation sur un pacte républicain incompatible avec la confiscation de l’espace social et économique par l’Etat, par une quelconque classe dirigeante ou par un parti politique. Ce pacte n’est pas possible sans une culture politique et une mentalité démocratique.

Les reformes radicales, si elles ne sont pas faites à temps, pourraient conduire soit à des nouvelles  rébellions, soit à l’informalisation généralisée de l’économie, de la politique et de la vie tout court.
C’est le moment que les efforts doivent être unis pour barrer la route à un nouveau mandat que le régime de M. Kabila est en train de préparer en voulant gagner à tout prix les élections de 2011.

b) Une conscientisation de la population congolaise
   Les partenaires de la RD Congo, spécialement les USA, devraient aider le peuple congolais à s’assumer pleinement à travers des Instituions solides parce qu’animées par des acteurs responsables. Une attention particulière devrait également être accordée à la conscientisation des masses populaires sur la cohabitation pacifique des différentes communautés, l’éveil d’un esprit de tolérance, la mobilisation des énergies pour le développement communautaire et l’exploitation des ressources communes. Malheureusement, le pouvoir en place a tendance à récupérer la société civile (par l’achat des consciences) qui devrait se charger de cette conscientisation.
 




  

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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