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Présidentielle 2011 : Mbusa-Nyamwisi attend la promulgation de la loi électorale pour se prononcer !

 C’est depuis plus d’un semestre qu’Antipas Mbusa Nyamwisi n’avait pas rendu visite à son Grand Nord-Kivu natal. Tout a été raconté sur sa personne pendant ce moment d’absence physique dans sa base. Ses détracteurs pouvaient facilement lui coller de savoir assez sur l’insécurité permanente qui assiège de temps en temps les collines  de Rwenzori, même lorsqu’il se retrouvait à l’extérieur du pays. Pendant que l’opinion nationale se rendait compte de l’isolement politique par l’Alliance pour la Majorité Présidentielle  d’Antipas Mbusa Nyamwisi, le mal aimé politique de certains proches de Joseph Kabila , se réservait de toute intervention et réaction médiatique.
Du 19 au 23 Décembre dernier, Mbusa Nyamwisi a séjourné dans le Grand Nord pour des raisons purement familiales, avec aux menus, deux activités dans son agenda. Dans la ville de Butembo, il a du assister au mariage de Gérôme Kamungele, fils de Tsongo Kasereka, un grand opérateur économique du coin. Ensuite, aussi bien à Butembo qu’à Beni, Mbusa devrait accomplir un devoir africain. Celui de présenter sa nouvelle épouse, TATIANA Nyamwisi, à la famille et à la base politique. Au-delà de ce programme planifié  depuis Kinshasa, Antipas Mbusa a été objet de ce qu’il a voulu coute que coute éviter. Il s’agit bel et bien du bain de foule. A l’aéroport de Butembo, il a été triomphalement accueilli, pendant qu’il avait prévenu ses militants et autres sympathisants avant de quitter la capitale, de n’organiser aucun spectacle politique, mais son vœu n’a pas été honoré ! Un long cortège des voitures et des motos, était à l’aéroport pour l’attendre et l’avait accompagné par la suite jusque dans sa résidence, située sur l’avenue Nyamwisi, (le nom de son défunt grand-frère Enoch), numéro 208, cellule de Batolia, quartier Mutsiri, en commune de Bulengera. Ici, défilaient dans sa résidence, les représentants de toutes les couches sociales du Grand Nord. Des commerçants, des chefs coutumiers et des secteurs de tous les deux territoires ( Beni et Lubero), des religieux, des artistes, des étudiants et autres. A boire et à manger coulaient à flot. Et l’épouse du ministre veillait soigneusement à ce qu’il n’y ait pas des visiteurs qui soient mal servis.  Les visiteurs sont tous venus avec la décision de faire sauter le verrou du silence qui a scellé la langue de leur leader politique depuis plusieurs mois.
« Où serons-nous en 2011, à gauche ou à droite ? Pour qui devrons-nous voter en 2011 ? Serez-vous candidat à la magistrature suprême en 2011 ? Allez-vous de nouveau nous demander de voter pour Kabila en 2011 comme vous l’avez fait en 2006 ? Quelle attitude politique nous conseillez-vous d’adopter vis-à-vis de Vital Kamerhe et son UNC ? »
Face à toutes ces questions d’examen, Mbusa Nyamwisi a résisté jusqu'à la fin à la curiosité de ses militants. C’est presqu’à tout le monde qu’il répondait tout simplement :
« Nous devons être patients et attendre la promulgation de la loi électorale pour avoir des réponses à toutes ces questions ».  Antipas Mbusa Nyamwisi a toute fois fixé ses interlocuteurs sur certains faits.
« Je suis ministre de la décentralisation au sein du gouvernement, et membre de l’AMP, conformément aux accords politiques que nous avions conclus en 2006 avec d’autres compatriotes.Si les choses peuvent changer prochainement, attendons d’abord la promulgation de la loi électorale, qui devra déterminer nos ambitions politiques futures ». L’engouement populaire vecu dans la résidence privée de Mbusa Nyamuisi à Butembo du 19 au 22 Décembre 2010 dernier, dément catégoriquement l’information selon laquelle l’ancien ministre des affaires étrangères de la RDC ne serait en tout petit peu populaire que dans le territoire de Beni dont il est naturellement originaire. Il a tout Butembo derrière lui, chuchotaient les représentants locaux des associations abordées.  Décor similaire à Beni où dans son palais de Boikene, du mardi 21 au jeudi 23 décembre 10, les coutumiers, sportifs, représentants des associations, fonctionnaires et délégués des partis politiques tendances politiques confondues défilaient pour consulter le géniteur de la plupart des personnalités politiques Yira de la décennie. Comme à Butembo, le discours n’a pas changé. « Faites-vous enrôler massivement, et attendons la loi électorale ! » Le peuple Yira est l’un de rares congolais qui se laisse difficilement emporter par la manipulation. Le mot d’ordre laissé par l’actuel ministre de la décentralisation dans sa base vient de verrouiller la porte à toute propagande politique anticipée qui pourra être entreprise par qui que ce soit dans le Grand Nord-Kivu. C’est un cadenas qui ne peut sauter qu’à l’issue de la publication de la loi électorale. C’est aussi un élément positif qui épargnera ce coin du pays déjà affecté par des scènes de violence à domicile, qui ont eu à renvoyer prématurément dans l’au-delà notamment un journaliste, un grand opérateur économique et un médecin, à des turbulences pré-électorales. Le Pacificateur
                                                                        
Avant de quitter Butembo, une conférence de presse !
10 minutes tout au plus, et pas plus ! Telle a été la durée de temps que le ministre congolais de la décentralisation avait accordé à la presse de Butembo (Radios, télévisions et journaux). Ci-dessous l’intégralité de cet entretien :
Presse de Butembo : objet de votre visite ?
Antipas Mbusa : Je suis ici pour des raisons purement familiales.  Je suis venu assister au mariage de notre papa Kamungele et maman Jeanne. Vous savez comme moi que s’il y a une famille icône dans cette ville, c’est celle-là. J’ai estimé qu’en tant que citoyen et fils de cette ville, je ne devrais pas manquer d’assister à ce moment de joie. Je dois aussi vous informer qu’il y a trois mois et demi, je me suis marié moi-même et que les amis et familles sont venus d’ici( Butembo), de Beni, de Goma, de Kisangani et d’ailleurs, pour partager avec moi ce moment de joie, comprenez aussi que je ne pouvais pas moi non plus manquer à cette fête de mariage. Je suis vraiment heureux d’y avoir participé. Deuxièmement il s’est passé beaucoup d’événements malheureux dans cette ville, qui a été meurtrie par des moments d’insécurité regrettable pour nous tous. A travers vous, je voudrais exprimer toute ma sympathie aux familles qui ont connu des pertes, et traumatismes énormes. A la fin, je me suis marié à Kinshasa et pour la première fois, mon épouse est ici pour que je la présente aux parents et amis, et c’est à ce titre que j’irai même à Beni, pour la présenter aussi là-bas.
 P.B : Vous avez été candidat président de la république en 2006, pouvez-vous fixer la population de Butembo si vous le serez encore en 2011 ?
A.M : effectivement en 2006, j’ai été candidat parmi les 33 candidats président de la république. Pour des raisons de contingence politique de l’époque, j’avais retiré ma candidature avant le 1 er tour. Néanmoins j’ai été 11 è sur 33. Je pense que c’était une bonne candidature en ce moment-là et je ne regrette pas non plus l’alignement car ça nous a permis d’avancer dans une certaine direction. Cependant aujourd’hui je ne sais pas vous dire si je suis candidat ou pas pour la simple raison que la loi électorale n’est pas là.  C’est la loi électorale qui fixe les règles du jeu et il ne sert à rien de jouer avant que les règles ne soient connues. A ce titre, ceux qui croient que je devrais l’être ou pas, devront se calmer. Même si il y en a qui ont annoncé la leur pour des raisons qui leur sont propres, moi j’estime que je ne dois pas annoncer ma candidature avant que les règles du jeu ne soient connues.
P.B : Comment pensez-vous qu’on peut mettre fin à l’existence des groupes armés dans le grand nord et surtout qu’on a souvent tendance à coller cette situation à votre dos.
A. M : j’ai toujours pensé qu’il faudra soumettre ces groupes armés à la force des lois. On doit avoir une police et une armée qui assurent la sécurité de tous. Et comme ces groupes armés existent encore, c’est un signe qu’il y a encore des défis énormes pour le gouvernement et la république à relever. Je sais aussi qu’on m’a souvent accusé à tort d’être instigateur de tel ou de tel autre groupe. Il faut mettre cela dans le compte de la politique politicienne parce qu’il y en a qui sont en retard d’une guerre qu’il y a eu lieu dans ce pays. Et j’ai joué un rôle dans cette guerre et je n’ai pas honte car ça a permis l’alignement que nous avons eu pour ce pays. Seul Dieu sait si nous n’avions pas eu  la bonne position politique en ce temps-là, quel serait devenu le Congo ? Au-delà de ce que vous avez vécu pour l’alignement public qu’il y a eu, il y a eu d’autres initiatives souterraines dans lesquelles on n’a pas joué le dernier rôle. Et ça, ce n’est qu’une façon modeste de dire les choses. Il ne sert à rien que ceux qui sont peut-être jaloux de ça, me collent au dos des initiatives qui ne servent à rien pour moi. Pourquoi un ministre que je suis dois-je alimenter un petit groupe armé pou gagner quoi au retour ? Moi j’ai été ici, j’ai versé dans l’armée nationale, 7 mille 5 cent hommes sans en garder un seul fusil. Et c’est parce que j’ai cru à l’avenir de ce pays. Et j’ai honte pour ceux qui continuent à diffuser de telles nouvelles.
P.B : Vous avez été l’un des signataires du CLP, une initiative politique mort-née, si ce n’est pas tard, pouvez-vous nous dire les motivations de votre ralliement à cette entreprise politique ? 
A. M : Je ne sais pas si nous avons le temps pour nous étendre suffisamment là-dessus. Sinon le CLP est une initiative que nous avions créée au mois de Mai 2010 dernier. Nous pensions qu’il fallait revisiter notre façon de fonctionner au sein de l’alliance pour la majorité présidentielle. Il se fait que cela a coïncidé avec les préparatifs des festivités du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays. Cela a été mal vu par la plus haute hiérarchie de notre pays, et il nous a été reproché d’avoir créé cette initiative. Qu’à cela ne tienne, cela a quand même permis de jauger l’opinion, et on a eu un bon capital de sympathie à l’époque. Sa survie n’a pas été possible, peut-être il y aura d’autres occasions, laissons le temps au temps. 
P.B : Quelle est votre position actuelle vis-à-vis de l’AMP ?
A.M : je ne sais pas ce que vous voulez dire. L’AMP, nous l’avons mise en chantier en 2006, à l’occasion des élections générales (présidentielles et législatives) que nous avions gagnées. Aujourd’hui, on gouverne le pays comme ça, dans le cadre de l’AMP. Je vois un effort de vouloir continuer avec l’AMP jusqu’en 2011. Je sais que nous y sommes depuis 2006 et que s’il faut continuer jusqu’en 2011, il faudra de nouvelles discussions et ces discussions se déroulent déjà d’ailleurs. Vous avez appris je pense que le chef de l’AMP et d’autres camarades membres de l’AMP se sont réunis à Kingakati, dans la ferme du chef de l’Etat, qui est l’autorité morale de l’AMP. Attendons voir les règles du jeu pour savoir ce que nous allons devenir.
P.B : à quand la tenue prochaine du congrès du RCD-KML, votre parti ?
A.M : j’ai eu hier tard une longue discussion avec les cadres de notre parti, le RCD-KML, il y avait aussi des cadres d’un autre parti politique proche de nôtre, le DCF-N. J’ai senti en eux un besoin ardent d’une grande rencontre que nous pouvons appeler par exemple conclave. Mais je crois que nous pouvons organiser un congrès au sein de notre parti après la promulgation de la loi électorale.
P.B : un mot de la fin ?
A. M : à la population de Butembo, nous disons que nous n’avons pas failli à notre engagement de travailler pour elle. Même si on ne me voit pas souvent présent sur les medias, mais je ne suis pas moins actif pour chercher des solutions idoines aux problèmes qui se posent ici et pour lesquels on est bien renseigné et on sait ce qui se passe. Je profite aussi pour demander à cette population de se faire enrôler en masse au moment prévu, car il n’y a que cela qui doit déterminer le rôle important qu’elle devra jouer pour l’avenir du pays au regard de son poids démographique.
P.B : merci !
A.M : C’est moi qui vous remercie !

Propos recueillis par Antoine Bolingola (  Journal Le Pacificateur)

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • Bungulu

    1 Bungulu Le 27/12/2010

    Dans sa villa de Boikene à Beni? Je ris...Mbusa un... politique..?

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