Nombreux sont des congolais qui se disent déçus par la multiplicité des candidatures, surtout de l’opposition, à la course des élections présidentielles prévues pour le 28 novembre prochain. Beaucoup auraient souhaité que l’opposition s’accorde autour d’une candidature commune et unique afin d’assurer l’alternance nécessaire pour l’amélioration du vécu quotidien du peuple congolais. Plus de 10 candidatures pour des élections présidentielles à un seul tour paraissent, aux yeux de nombreux observateurs, comme une manière de faciliter la tâche à Joseph Kabila de se succéder à lui-même.
Le contraire est aussi vrai dans un pays où les partis politiques ne bénéficient pas d’une véritable adhésion de la population et où la donne régionale ou tribale joue dans les élections des dirigeants. Le gros des habitants de la RDC ne sont pas membres adhérents des partis politiques. Leurs présences dans les manifestations organisées par des partis politiques relèvent plus de la curiosité, de la recherche de certaines faveurs accordées et de la sympathie envers la personnalité politique organisatrice de cette rencontre.
Tous les candidats aux élections présidentielles de novembre 2011 feront face à une population déterminée à avoir des dirigeants soucieux de son mieux être. Tout peut donc arriver.
Faire attention aux candidatures de Mbusa Nyamwisi et Vital Kamerhe
Le samedi 10 septembre 2011, Mbusa Nyamwisi a déposé sa candidature à la présidence de la République. L’autorité morale du RCD/K-ML entre ainsi en lice pour la course présidentielle de novembre 2011. Avant de se rendre au bureau de réception et de traitement des candidatures cet ancien ministre à la décentralisation avait, au préalable, pris soins de démissionner de son poste dans le gouvernement.
Cet acte posé par Mbusa Nyamwisi suscite des commentaires dans tous les sens dans les cercles politiques tant de Kinshasa que de l’Est de la RDC en particulier. Si il est des gens qui estiment que ce leader du RCD/K-ML finira par se désister, d’autres lui recommandent de se rallier à un candidat de grande envergure et certains l’encourage à prendre ses risques. Bien avant lui, Vital Kamerhe, le leader de l’UNC avait aussi posé sa candidature à la présidence de la RDC.
Contrairement à ceux qui pensent que cela est profitable au candidat Joseph Kabila, ces deux candidatures peuvent être aussi bénéfiques à l’opposition. L’Est de la RDC était considéré, en 2006, comme bastion du kabilisme. Les provinces du Nord et Sud-Kivu, de Maniema et la province Orientale étaient très décisives dans l’élection de Joseph Kabila aux dernières élections. Nul n’ignore que Mbusa et Kamerhe ont été d’un apport non négligeable dans ce succès de Joseph Kabila.
Dans un pays où la donne tribale et régionale a d’impact sur les élections, Mbusa et Kamerhe vont, certainement, rogner sur l’électorat de Kabila à l’Est de la RDC. Ces sont des hommes qui connaissent très bien les arcanes du pouvoir actuel à Kinshasa. Ils savent sur quelle corde tirer pour l’écrouler. S’assurer un électorat de l’Est du Congo en ignorant ces deux personnalités ne sera pas une tâche facile.
Avec l’insécurité récurrente dans cette partie du pays, des routes impraticables, des fonctionnaires mal payés et une présence considérable des militaires rwandophones, ces nouveaux opposants ne manqueront pas de quoi charmer des nombreux électeurs de l’Est de la RDC.
En répartissant les chances des différents candidats par région, on peut bien se rendre compte que c’est le bastion du Kabilisme, l’Est du Congo donc, qui sera très disputé si Mbusa et Kamerhe maintenaient leurs candidatures. Le centre, l’Ouest et Kinshasa n’ont des candidatures d’envergures en dehors de celle d’Etienne Tshisekedi. Kengo et Nzanga vont sans doute se disputer les voies de l’Equateur.
Joska