Il est clair de par toutes les analyses faites que le bilan du régime actuel est désastreux et que le besoin d’une alternance au pouvoir devient de plus à plus une réalité. Et le pouvoir actuel en est conscient. Le changement intervenu dans les pays comme la Guinée Conakry et la Côte d’Ivoire a jeté un émoi dans le chef des régimes appelés à renouveler leur légitimité au cours de cette année 2011. Pire encore c’est la révolution arabe qui poursuit son bonhomme de chemin dans des pays où la démocratie est étouffée. Cette vague à l’instar de celle des indépendances et celle de la perestroïka ne pourra pas épargner les pays sub-sahariens quand on sait qu’une dizaine d’entre eux organisent leurs élections cette année. Tous ces exemples susmentionnés, plutôt que d’inspirer le pouvoir de Kinshasa de se préparer à passer la main avec élégance, on le voit malheureusement prendre la mauvaise pente en voulant à tout prix s’accrocher.
On l’a vu déployer toute son énergie pour :
· Réviser la Constitution à son avantage supposé,
· Confier la CENI à un homme de sa cour plutôt qu’à un expert ;
· Tenter de tripatouiller la loi électorale,
· Vouloir confier la Cour Constitutionnelle à un proche plutôt qu’à un indépendant.
· Assujettir toutes les autorités politico-administratives voire même les Chefs de chefferies censés rester au milieu du village,
· Etc.
Bref le décor est déjà planté pour gagner les élections avant le déroulement des celles-ci. Tout l’appareil d’organisation du scrutin est désormais sous contrôle avant, pendant et après. L’on ne s’étonnera pas de suivre la proclamation de la victoire avant que les élections ne se tiennent ; à la limite c’est le bourrage des urnes qui se préparerait.
Tout de même sachant très bien que la tâche ne sera pas facile au vu du ras-le-bol exprimé sans ambages par le peuple, le pouvoir envisagerait de mettre de la poudre aux yeux du peuple en cherchant à faire adhérer à la charte de la M.P. tout celui qui semble avoir une moindre influence sur la population de manière à justifier sa pseudo- victoire le jour J par ce phénomène d’adhésion massive des leaders des divers horizons à sa cause.
C’est ainsi que les anciens sociétaires de l’AMP ont été sommés de signer aveuglement la fameuse charte. Tout celui qui est capable de réunir une dizaine des gens est courtisé à l’heure actuelle.
Certains partis sérieux résistent à cette grande machine. L’on espère qu’ils iront jusqu’au bout.
C’est ici le lieu de rendre hommage aux partis comme le PALU, le RCD/K-ML,…pour avoir songé de donner la parole à leurs bases respectives à ce sujet avant de se prononcer.
Et toute cette manipulation ne se fait pas sans appât. Aux dernières nouvelles, l’on apprend que les Chefs coutumiers qui pour certains étaient pris à pieds levés par leurs Gouverneurs de Province à l’invitation prétendue du Président de la République seraient désillusionnés et rentrés bredouilles. Ils n’ont été reçu ni par leur prétendu hôte ni par leur ministre de tutelle. Il semble que la seule promesse reçue par personne interposée c’est qu’ils bénéficieront dans un laps de temps des matériels de cinq chantiers dans leurs entités respectives.
Ainsi donc pour que les engins de 5 chantiers arrivent dans une entité quelconque il faut que son chef adhère à la MP.
Où allons-nous ? Dans quelle République sommes-nous ?
Le peuple doit ouvrir l’œil et le bon pendant ce processus électoral.
L’idéal serait de surveiller de près et dès à présent tout mouvement relatif au processus électoral, de la révision du fichier électoral à la proclamation des résultats définitifs en passant par le vote lui-même et les différentes compilations. Le peuple devra être là comme témoin et acteur.
Réellement la victoire du souverain primaire est encore possible malgré le dispositif mis en place pour cautionner la tricherie. Il est question de suivre inlassablement les opérations par des témoins bien déterminés ; en amont, pendant et en aval du scrutin. Il faudra par exemple suivre comment les kits ont été déployés, où, quand et pourquoi ?, comment les agents électoraux se comportent-ils dans les bureaux d’enrôlement ou de vote, l’allure de la fréquentation des bureaux d’enrôlement ou de vote, les listes des enrôlés ou des votants, les différentes compilations à tous les niveaux et la récupération des différents P.V. des bureaux d’enrôlement et ultérieurement ceux des bureaux de vote.
Dans tous les cas, l’alternance est prévisible.
Le peuple doit prendre ses responsabilités pour ne pas manquer ce n ième rendez-vous avec l’histoire.
Malambya Kyavitondo, analyste politique