L’opinion congolaise se souvient encore du fameux avion qui a été cloué au sol, le jeudi 03 fevrier, à l’aéroport de Goma au motif qu’il contenait une quantité d’or non déclarée. Immatriculé N886DT, ce jet provenait de la Grande Bermudas via Lagos au Nigeria et avait à son bord, en plus de quatre membres d’équipage dont 3 de nationalité américaine et 1 nigérian, 4 passagers dont MM. Mary III Edouard Carlos de nationalité américaine, Ehinmola Adeola Alexander du Nigeria, Lawal Mukaila Aderemi du Nigeria, et M’Bemba Franck Stéphane de nationalité française. Neuf colis métalliques, sensés contenir de l’Or, ont été embarqués dans les soutes du jet pour être exportés. Plus de 130 kilos d’or étaient en instance de quitter « frauduleusement » le sol congolais. Informés, les services en charge de la sécurité à l’aéroport de Goma sont intervenus pour retirer les colis suspects d’or de l’avion en les ramenant à la Banque centrale pour y être consignés.Il s’en était suivi une chaude discussion entre les acheteurs, qui exigeaient le remboursement du produit de transaction, et les officiels congolais. Ce qui, à première vue, pouvait faire penser à une prise des consciences des autorités congolaises pour lutter contre le pillage des ressources naturelles de ce pays.
Votre journal s’est intéressé à cette affaire afin d’édifier l’opinion tant nationale qu’internationale sur les tenants et les aboutissants de cette intrigue. Pour ce faire, nos limiers s’étaient déployés à Goma, à Kampala et à Nairobi pour s’enquérir de cette situation. Les premiers éléments qu’ils ont ramenés à notre Rédaction font penser à une histoire plutôt rocambolesque, une escroquerie couverte par certains officiels congolais.
Des éléments rapportés par nos limiers attestent que tout serait parti de Nairobi où réside un congolais mafieux très célèbre dans les milieux des artistes musiciens congolais. Cet escroc, bien connu des autorités kényanes qui le protègent, s’est enrichi grâce aux transactions de faux dollars et des colis trafiqués d’or et de diamant. C’est bien lui qui aurait pris contact avec les acheteurs Nigérians et Américains qu’il avait pris soin d’inviter à Nairobi pour voir et tester le colis. Pour appât, ce malin avait, dans un même colis, placé une bonne quantité d’or à coté du faux de sorte que lorsque l’acheteur veut tester, ces escrocs prennent l’échantillon du coté où il y a de la bonne matière. Le résultat de test effectué sur deux kilos d’or dans la ville de Nairobi s’était donc révélé satisfaisant au point de pousser les acheteurs à laisser une avance de trois millions de dollars pour convaincre le vendeur de leur réserver le colis précieux. Il ne restait plus aux acheteurs que de repartir chercher de l’argent liquide pour faire aboutir cette transaction.
L’ampleur du marché et la crainte de se faire prendre au dépourvu par les autorités kenyanes vont obliger ce chef de bande d’escrocs à proposer aux acheteurs la conclusion de cette affaire en RD Congo. Des contacts seront ainsi pris avec les hautes autorités administratives, politiques, militaires et sécuritaires de Goma, de Kigali et de Kinshasa, par cette bande d'escrocs, pour faire aboutir cette supercherie. Pour être certain de la bonne fin de l’opération, une autorité administrative de Goma proposera à un responsable ANR de mettre un général de FARDC dans le coup afin de sécuriser la transaction.
De Kinshasa, à Kigali en passant par Goma, chaque autorité impliquée dans ce coup devrait avoir droit à un pourcentage sur le « butin ». Le colis sera transporté par route de Nairobi à Goma via Kampala dans la Jeep d’un certain tenancier de bar dans le bouillant quartier de Kabalagala dans la capitale ougandaise. Deux jours avant l’arrivée du jet à Goma, ces escrocs avaient réussi d’arracher 2000 dollars auprès des acheteurs afin de payer les droits d’atterrissage du jet, et le paiement fut fait. C’est la crainte de voir le général chargé d’exécuter cette sale besogne s’emparer du gros de la cagnotte qui aurait fait éclater ce scandale au grand jour. Les autorités administratives et sécuritaires de Goma ont ordonné l’arrestation du précieux colis.
Nos sources soutiennent qu’il était question des fausses matières vendues aux expatriés par des escrocs congolais basés à Nairobi. Ces « frappeurs » auraient bénéficié de la complicité de certaines autorités tant de Goma, de Kigali que de Kinshasa, pour exécuter leur sale besogne. Une célébrité congolaise bien connue dans le monde de la musique est citée comme le principal artisan de ce sale coup.
Ce marché qui valait des millions de dollars ne pouvait bien se conclure sans l’implication des quelques officiels congolais. Question de crédibiliser cette supercherie. Des rumeurs persistantes à Kampala font même état de l’implication des certaines autorités des hautes sphères de l’Etat Congolais. De Nairobi à Kinshasa, en passant par Kampala et Goma, des noms de quelques officiels congolais sont cités dans cette sale affaire. Ce qui s’est passé à Goma ne serait que l’aboutissement d’un processus qui avait coûté des colossales sommes d’argent à ces pauvres étrangers qui n’attendaient plus que verser six millions de dollars pour partir avec leur précieux colis.Des incompréhensions suscitées par le partage du gâteau dans les rangs de l’équipe des « frappeurs » vont finir par faire éclater au grand jour cette machination. Pris au dépourvu par la presse, les initiateurs de ce coup n’avaient plus de choix que de jouer avec les services congolais.Ce faux colis d’or ainsi que les six millions de dollars qui étaient dans l’avion ont été emportés à Kinshasa et l’argent n’aurait pas tardé à entrer dans les poches de certains grands de ce pays.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que les victimes n’ont pas encore baissé leurs bras et tiennent à récupérer soit leur Or, soit leur argent. Certains observateurs estiment qu’en amenant cette fausse matière à Kinshasa l’Etat congolais a facilité la tâche à ses frappeurs qui pourraient, en cas de poursuite, faire prévaloir que le colis qui est arrivé à Kinshasa n’était forcement pas celui qu’ils avaient proposé aux blancs, les convoyeurs étant capables de tout. Si jamais les victimes réussissaient à se faire remettre dans leur droit, c’est sûrement l’Etat congolais qui va payer en lieu et place des « frappeurs ».Triste tout de même que des officiels congolais donnent la main aux escrocs pour nuire aux intérêts d’éventuels investisseurs en RDC.
Il est connu des plusieurs congolais habitants l’Est du Congo et de l’Afrique que la ville de Nairobi au Kenya est réputée être l’un des sanctuaires des « frappeurs » congolais. Ces larrons sont spécialisés notamment dans la fabrication des fausses monnaies et dans la vente des fausses matières précieuses. Ils font les malheurs des plusieurs hommes d’affaires qui œuvrent dans cette région. Pour se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites judiciaires, ils tissent des relations avec les hommes forts du milieu.
Cette alliance avec les autorités congolaises ne pourra que les encourager dans la poursuite de leur sale besogne.Déjà, une sorte de campagne de diversion est menée par Kinshasa qui a envoyé une délégation de deux ministres au Kenya pour y chercher un colis d'or virtuel. Le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila vient de séjourner personnellement dans Nairobi capitale du Kenya. Il va sans dire que cette affaire d'or devrait s'inscrire dans son agenda. Notre Rédaction se réserve encore de publier les noms des toutes les personnalités congolaises impliquées dans cette sale affaire et promet de le faire au moment opportun.
Joska Kaninda