Le dernier voyage de Barack obama en Afrique alimente des discussions dans plusieurs salons politiques. Ce président des Etats unis à, dans ce périple africain, éviter de fouler ses pieds au Rwanda et au Kenya. Ces deux pays que l’on croyait avoir les faveurs de ce dirigeant de la grande puissance mondiale n’ont malheureusement pas figuré dans le programme du numéro un américain. Question de ne pas « salir » son image de marque dans l’opinion tant américaine qu’internationale. Nul n’ignore que le leader Kenyan Uhuru Kenyatta a des démêlées avec la justice internationale pendant que le rwandais Paul Kagame a une réputation souillée par ses implications présumées dans le malheur qui s’abat à l’Est de la RDC. L’Ougandais Yoweri Kaguta Museveni a aussi été oublié dans cette visite de Barack Obama. Une manière de le sanctionner aussi pour son implication qui a élu domicile dans la partie Orientale de la RDC. Un seul pays de la région des grands lacs a été visité par le chef de l’administration américaine : la Tanzanie de Jakaya Kikwete. Pour certains analystes de la région c’est serait un signal fort de cet l’homme d’Etat américain. Une manière pour lui de passer les manettes de commandes de cette région, jusque là tenues par Paul Kagame, au président tanzanien Jakaya Kikwete. Beaucoup y ont vu le désaveu de l’administration américaine à l’homme fort de Kigali au profit du président tanzanienne qui semble être le plus clean des dirigeants de cette partie de planète. Son pays aurait marqué les Etats Unis non seulement par la manière dont a été élu le président Kikwete, mais aussi par une gouvernance acceptable.
Que le fanion de la gestion des grands lacs passe de Kagame à Kikwete est une bonne nouvelle pour de nombreux congolais mecontent du rôle néfaste du président rwandais dans ce qui se passe en RDC. Kagame débarrassé du soutient américain, c’est le rêve caressé par de nombreux compatriotes soucieux de l’avènement d’une paix durable en RDC. Ainsi souhaitent-ils la transformation hâtive de ce rêve en réalité.
Certes, Barack Obama a des bonnes raisons de ne pas s’encombrer des relations étroites avec un Paul Kagame ciblé par des organisations internationales de droits de l’homme. Est-vraiment suffisant pour que les Etats-Unis tourne le dos à cet homme qui les a longtemps servi ?
Des avis restent très partagés à ce sujet. Certains analystes pensent qu’il y a la part de choses à faire entre l’administration américaine et les services spécialisés de cette puissance mondiale. L’administration est passagère pendant que les services sont toujours là et pour toujours. Très souvent, ce sont les points de vu des services qui prédominent dans la détermination de la politique extérieure des Etats-Unis. A l’heure qu’il est, il est difficile d’affirmer qu’il y a consonance de vu entre l’administration américaine et ses services s’agissant du sort de Paul Kagame. S’il peut avoir l’estime de l’administration américaine en place, Paul Kagame serait encore considéré comme incontournable dans la région des grands lacs par certains services américains.
Il y a donc encore beaucoup à faire en lieu de se frotter les mains en pensant que les Etats-Unis ont tourné le dos à Paul Kagame. Combien de temps faudra-t-il au peuple congolais pour qu’il comprenne que son sort se trouve entre ses propres mains. Kagame, Museveni, Kikwete et même Obama sont tous des étrangers et ne traiteront les problèmes de la RDC qu’en prenant en compte les intérêts de leurs pays respectifs. C’est le Congo et ses immenses ressources qui les intéressent. Les conditions de vie du peuple congolais est le moindre de leurs soucis. Il ne faut donc pas trop attendre d’eux.
Il appartient aux congolais de se prendre eux même en charge. Le sort du Congo ne peut se décider que de l’intérieur du pays et par ses propres fils.
Trêve de distraction donc.
Joska Kaninda Nkole