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Billets

Kigali : des appels à l’humanisation du régime Kagame

Par Le 21/05/2010

Alors que le FPR célébrait la désignation de Paul Kagame comme candidat à sa propre succession

aux prochaines élections le 15 mai 2010, dans la soirée, Kigali a été encore une fois frappé par deux

attentats à la grenade. Ce sont les quartiers populaires de Nyabogogo ,au centre ville, qui étaient

visés faisant, officiellement, un mort et 28 blessés.

Ces explosions sont perçues comme des signaux forts des opposants au Président Paul Kagame en vue de lui prouver qu’ils sont capables de déjouer son dispositif sécuritaire et frapper là où il s’attend le moins. Pour ce réseau invisible mais actif, Kagame a intérêt à comprendre rapidement le message et recadrer sa façon de gérer le pays s’il veut réussir son prochain mandat.

Pas qu’ils souhaitent le changement du régime mais plutôt son humanisation qui suppose une ouverture au dialogue au sein du FPR. Ces opposants, jadis proches de lui, sont capables du pire, à tout moment et seraient au cœur même de son dispositif sécuritaire. Certaines sources font croire que ce même samedi 15 mai 2010 les caméras de surveillance n’avaient pu fonctionner au stade de Amahoro. Si cette information s’avère vraie, il faut donc avouer que Paul Kagame n’a plus la bonne maîtrise de son dispositif sécuritaire. A voir seulement la manière dont le chef de l’Etat rwandais était ceinturé ce jour là par des gardes du corps, l’on ne peut pas se douter ce cet état de chose.

Cet homme, qui prétend être proche de son peuple, était pratiquement à une bonne distance de ses proches collaborateurs grâce à un cordon sécuritaire bien musclé.

Il faut reconnaître malgré tout le courage de Paul Kagame qui, en dépit d’une tension latente, à laisser le FPR organiser une manifestation monstre pour la présentation de sa candidature aux prochaines élections. Cet événement a permis de constater l’engagement des proches du régime qui, à l’occasion, rivaliser d’ardeur pour ce début de campagne.

Surprise, sur la liste des membres de l’équipe de campagne publiée ce jour figuraient des noms d’anciens caciques du pouvoir considérés mis à l’écart pour leurs ambitions ou complicité avec des généraux suspectés. C’est le cas de Charles Murugande, Damien Habumuremyi et James Musoni.

Peut être que Kagame a éviter de se mettre sur le dos tous ses anciens proches collaborateurs. Une récupération en douceur des anciens fidèles mis au garage permettra à Kagame de se rassurer une fois réélu. Les explosions étaient une sorte de mise en garde contre Kagame qui ne devrait pas prétendre se présenter comme le candidat préféré de tous Rwandais.

Il y a un mois, Kagame venait d’arrêter les généraux Karake et Muhire dans le but manifeste de neutraliser le noyau ambitieux au sein des RDF en prouvant aux plus sceptiques que rien ne pouvait se faire aussi longtemps que c’est lui qui détient les manettes du pouvoir.

Pour besoin de campagne, une récupération politicienne de ces explosions a été organisée par le pouvoir à travers la visite de Kagame aux blessés internés aux frais de l’Etat dans différents hôpitaux de Kigali.

Nombreux sont ceux qui pensent que malgré tout ce qui arrive présentement à Paul Kagame, ce Président Rwandais a, tout de même, les mérites d’avoir contribué pour un certain développement de ce pays pauvre.

 

 

 

 

 

LRA: Eventuel retour de Joseph Kony en RDC

Par Le 15/04/2010


A la fin du mois de mars 2010 un rapport de Human Watch Rigth a fait allusion aux exactions commises par les éléments de la LRA dans le district du Haut Uélé à la fin de l’année dernière. Selon ce rapport 321 compatriotes congolais ont été massacrés dans cette partie du pays.
En lieu et place d’avoir un penchant vers le gonflement des chiffres en vue de s’attirer la compassion internationale, les officiels congolais n’avaient pas tardés de déclarés trop exagérés le nombre des morts avancés par  cette organisation de défense des droits humains.  En Ouganda, l’armée, par le biais de son porte parole avait minimisé la capacité de nuisance des hommes de Kony arguant les opérations conjointes menées par les armées ougandaise et congolaise avaient sensiblement réduit la  force de frappe de cette rébellion ougandaise.  Selon lui, il ne resterait que quelque 200 éléments de LRA qui opéreraient en petit groupe.
C’était sans compter avec la version de la Monuc qui a déclaré 280 morts et plus de 150 personnes capturées par les rebelles ougandais.
Les deux capitales tireraient-elles profit de la présence des LRA sur le sol congolais ?
Que Kinshasa et Kampala minimise la capacité de nuisance de la LRA dans le Haut Uélé ne peut étonner tout bon analyste politique. Si Kampala a intérêt à minimiser l’importance de la LRA sur le sol congolais pour justifier des fonds reçus des Etats-Unis pour traquer cette rébellion, Kinshasa poursuivrait, à travers cette attitude, la précipitation du départ des contingents de la Monuc du territoire congolais.
Il suffit pour cela de s’interroger sur la manière dont Kony et ses hommes sont arrivés au Nord de la RDC pour comprendre le complexité de cette affaire.

La rébellion ougandaise de LRA n’a encore pas cessé de semer la désolation dans le district du Haut Uélé au Nord est de la RDC. Des nombreux villages connaissent encore des incursions répétées de ces rebelles avec des conséquences fâcheuses sur la population.
Au début de 2009, des contingents de l’armée ougandaise, avec l’accord des autorités congolaises, s’étaient déployés sur le sol congolais notamment dans la région de Garamba avec objectif de traquer Kony et ses hommes.
Plus d’une année après, Joseph Kony est toujours en cavale et la capacité de nuisance de ses hommest restée plus ou moins intacte. Ce, malgré des moyens financiers et matériel mis à la disposition du gouvernement ougandais par les Etats-Unis pour capturer Kony et neutraliser son groupe armé.
Les USA redouteraient le retour de Kony à l’Est de la RDC puisque celui-ci pourrait compromettre l’autodétermination du sud Soudan quant à la proclamation de son autonomie cette année 2010.
La première puissance mondiale tiendrait vivement à cette autodétermination qu’elle se serait préparée pour soutenir la SPLA en vue de gagner une éventuelle guerre.
La présence, dans cette région, de Joseph Kony supposé en intelligence avec Khartoum n’enchanterai pas le pays de l’oncle Sam.

Où est passé Joseph Kony ?

La localisation de Joseph Kony préoccupe aussi. Ce chef rebelle ougandais était encerclé et en passe d’être capturé dans la région de Garamba lors de l’entrée des troupes ougandaise en RDC en janvier 2009. C’est alerté (par qui ?) qu’il va s’échapper in extremis et prendre le chemin du Soudan.
Mais, de plus en plus, l’éventualité de son retour en RDC n’est pas exclue. Il y a de signes qui ne trompent pas.
Le retour des éléments LRA est signalé dans le territoire de Dungu. D’autre auraient été localisés dans la localité de Dogba qui est un petit parc dans le territoire d’Ango.
Dans certains milieux ougandais on parle même du retour de Joseph Kony en personne pour superviser les opérations en vue de récupérer ses positions d’antan.
Quelques chefs coutumiers du Haut Uélé affirment que les éléments LRA viennent du Soudan pour Dungu et seraient constitués en majorité, des jeunes zande enlevés et formés. On les estime à plus ou moins un bataillons éparpillé dans plusieurs localités du territoire de Dungu.
Pendant la deuxième moitié du mois de mars 2010, ces rebelles ougandais ont attaqué les localités de Duruma, Kpalakpala, Bangadi, Madudu et Duru en tuant plus de 20 FARDC dont un major ainsi que 16 civils. Plusieurs villageois ont été enlevés et emmenés vers le Soudan.
Pas plus tard que ce jeudi 14, des nouvelles en provenance de Ezo au Sud Soudan ont fait état des attaques de la LRA qui auraient affecté aussi les environs de Dorima dans la RDC.
L’opinion générale de Dungu et même du district du Haut Uélé pense à l’abandon, par le gouvernement congolais, des populations de cette partie du pays entre les mains de ces rebelles ougandais.
Les populations locales vont jusqu’à soupçonner aussi la Monuc d’entretenir un flou sur le dossier LRA.
L’un des chefs coutumiers du Haut Uélé qui s’est confié à notre Rédaction s’est dit surpris par la négligence avec laquelle Kinshasa traite le dossier de la LRA. Il ne comprend pas que ces rebelles ougandais aient passé trois ans dans le parc de la Garamba sans émouvoir le gouvernement congolais et qu’il ait fallu attendre l’entrée des troupes ougandaises pour commencer des opérations. Pour ce chef traditionnel, l’impression est que Kinshasa se préoccupe plus des FDLR dans le Kivu qu’il ne le fait pour la LRA dans le Haut Uélé.  Les populations sinistrées sont sans assistance du gouvernement et ne survivent que grâce aux ONG. C’est triste.
Certaines sources soutiennent que les USA travaillent sur tous ces aspects du problème afin de ne pas être pris de cours par des événements. Le grand inconnu et la grande incertitude c’est la RDC qui semble être hors jeu alors qu’elle devrait jouer un grand rôle dans le dossier.
Pour les USA, il ne faut pas compter avec Kinshasa dans cette redistribution des cartes car son régime reste chancelant. Les autorités ougandaises sont suffisamment sensibilisées à ce sujet et pourront s’occuper de la RDC à temps utile au cas ou l’on se rendrait compte que Kinshasa  pourrait éventuellement apporter soutien à Khartoum. Le FPJC, cette milice encore active en Ituri, pourrait, si besoin en est, aider à barrer la route à un quelconque projet de soutien à Kony qui partirait de la RDC.
Joska Kaninda

Laurent Nkunda reste une carte pour Paul Kagame

Par Le 30/03/2010

L’épopée de Laurent Nkunda ne cesse de défrayer la chronique des Grands Lacs.
L’ancien chef du CNDP est, depuis début 2009, en résidence surveillée au Rwanda.
Son arrestation faisait suite à l’entrée, sur le sol congolais, des contingents rwandais officiellement invités par le gouvernement congolais.
Echangé contre la traque des FDLR dans la région du Kivu en RDC, Laurent Nkunda reste, de l’avis de plusieurs analystes, une des cartes du président rwandais Paul Kagame.
C’est ce qui expliquerait la sourde oreille faite par Kigali quant à son extradition en RDC pourtant tant exigé par Kinshasa.
La procédure judiciaire entamée contre lui au Rwanda relève de la pure distraction, pensent ces analystes.
Pas plus tard que le 25 mars dernier, la cour suprême du Rwanda s’est déclarée incompétente sur ce dossier et l’a renvoyé à la justice militaire.
Ceci cache mal l’incapacité de la justice rwandaise à pouvoir interroger le général James Kabarebe présumé être à la base de l’arrestation du leader du CNDP.
Pour les habitués de politique rwandaise James Kabarebe n’est pas n’importe qui pour se faire interpeller par une quelconque instance judiciaire de ce pays. C’est l’un des hommes les plus influents du pouvoir.
Sans l’acharnement des avocats de Laurent Nkunda, Kigali n’aurait pas déclenché cette procédure judiciaire.
Au fait, Nkunda a été arrêté pour des raisons politiques. La procédure judiciaire n’y peut rien.
Tout le temps qu’il dirigeait le CNDP, le Chairman ne faisait rien sans se référer au Rwanda et particulièrement à James Kabarebe, pense-t-on.  Avec son CNDP il constituait le bras avancé du Rwanda en RDC pour stopper l’éventuelle avancée des FDLR vers les frontières Rwandaises.
Il y a donc des choses que le CNDP ou mieux son chef doit avoir concocté  avec Kigali et qui devraient rester dans le placard.
Ce n’est donc pas James Kabarebe qui pourrait se présenter à la barre pour justifier l’arrestation d’un Laurent Nkunda qui était sous sa coupe. Même si il arrivait qu’il réponde devant la justice, ce général rwandais aura du mal à justifier l’arrestation de Laurent Nkunda au Rwanda, secret défense oblige !
Il est connu de tous que Laurent Nkunda est un tutsi congolais et général déchu des FARDC. Sa rébellion a été menée au Congo avec en prime toutes les éventuelles exactions contre les  populations civiles. Il s’était insurgé contre le pouvoir de Kinshasa et non à celui de Kigali. Rien, alors rien, ne justifie son arrestation au Rwanda. Sa place en prison devrait normalement se retrouver en RDC. Kigali l’a gardé au Rwanda en attendant voir l’évolution de la situation des FDLR sur le sol congolais, c’est cela la version soft du dossier.
En contrepartie de l’arrestation de Laurent Nkunda et de l’anéantissement du CNDP, Kinshasa devrait s’occuper du démantèlement  des FDLR à l’Est du Congo. A l’heure qu’il est cet objectif est loin d’être atteint.
Kigali sait pertinemment bien que les menaces des FDLR restent plus ou moins intactes à l’Est du Congo.
Le pouvoir de Kigali n’ignore pas que les  élections qui s’annoncent pourraient déboucher sur d’éventuelles contestations, internes comme externes, de la réélection de Paul Kagame.
Ceci pourrait réchauffer les différents sanctuaires des FDLR.
Le futur pouvoir Kagame aura besoin de se consolider et de s’assurer du contrôle des frontières congolaises étant donné que, jusque là Kinshasa a montré ses limites quant à la traque des FDLR dans la partie Est de la RDC.
Quelle sera l’issue de ce dossier ?
Il faut exclure l’éventualité de l’extradition de Laurent Nkunda au Congo. L’on ne coupe pas la branche sur laquelle on est assis.
Nkunda ne restera pas éternellement en prison au Rwanda. Ce tutsi congolais jouit d’une certaine estime de la communauté tutsi de par le monde en plus que ses avocats ne cesseront pas de multiplier des pressions pour obtenir son élargissement. A plusieurs reprises Laurent Nkunda a décliné l’offre d’aller dans un exil doré.
Beaucoup pensent que pour contenter la communauté tutsi et assurer la surveillance des frontières congolaises, Kagame aura toujours besoin de l’apport de Laurent Nkunda.
Il n’est donc pas exclut que son évasion soit organisée pour qu’il se retrouve à nouveau à l’Est du Congo pour faire le bouchon contre les FDLR.
Pareille scénario ne pourra que redonner de l’eau au moulin aux nombreux tutsi frustrés par cette arrestation.
Le Rwanda a encore le problème de surpeuplement et de rareté des ressources. Il a besoin de l’Est de la RDC pour compenser ces faiblesses.
Après les élections qui s’annoncent au Rwanda, au Congo et en Ouganda il y a trop de chance des renversements des cartes.
La diplomatie sud africaine a joué un grand rôle dans le soutien du processus de paix en cours en RDC depuis le dialogue inter congolais.
Le rapprochement Kinshasa-Kigali a, dans une certaine mesure, bénéficié de la facilitation de Pretoria qui aurait convaincu Paul Kagame d’abandonner le soutien aux insurgés de Laurent Nkunda pour travailler directement avec Kinshasa dans le démantèlement des FDLR. Pour l’instant, Kigali essaye de démontrer, à la face du monde, l’incapacité de Kinshasa à résoudre définitivement le problème des FDLR.
Il en est de même de l’Ouganda qui, pour des intérêts liés à l’exploitation du pétrole, s’est jeté dans les bras de Kinshasa. Hélas, les violons sont loin de s’accorder entre Kampala et Ouganda quant à la firme qui devrait exploiter cet or noir dans la partie congolaise du lac Albert. Pour Museveni c’est Tullow Oil ou rien. Conscient du rôle que joue la république sud Africaine dans la politique congolaise, Museveni s’emploie à réchauffer ses relations avec ce pays de Nelson Mandela. Le 24 avril dernier, le président Sud Africain a fait, à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires sud africains, une visite officielle en Ouganda. Le pétrole ne pouvait manquer à l’ordre du jour. Et le président Museveni a convié certaines firmes sud africaines à s’occuper de l’exploitation du pétrole. En impliquant l’Afrique du Sud dans l’exploitation de son pétrole, Musevni espère obtenir par cette voie l’avis favorable de Kinshasa s’agissant de l’entreprise Tullow Oil.
Les deux capitales (Kigali et Kampala) voudraient démontrer aux autorités sud africaines l’inconstance du régime de Kinshasa quant aux différents engagements pris.
Si l’Afrique du Sud Bascule, il y a lieu de s’attendre aux bouleversements politiques dans la région dans les prochains jours.
En somme, Laurent Nkunda reste l’une des cartes de Paul Kagame. C’est dommage que les autorités de Kinshasa semblent ne pas comprendre les enjeux du moment ou font carrément semblant en essayant de flouer leur opinion publique. Dans les deux cas, le retour de la  manivelle peut être très fatal pour la survie de l’actuel régime politique congolais à quelques mois des élections générales.

Joska Kaninda

 

 

 

 

 

 

Honorable danseur

Par Le 20/03/2010

Qui a dit que les politiciens étaient des saints ? Ce sont des hommes comme nous tous. Avec du sang et de l’eau qui coulent dans leurs veines. Sous leurs vestes se trouvent des corps qui ont aussi besoin de se réjouir.
Au mois de mai 2009, nous en avons eu la preuve dans la ville de Bunia. En tenue relaxe, complet jeans, un député provincial a fait irruption dans une boite de nuit : Le Manathan. Quoi de plus normal. Après avoir sifflé quelques gorgées de bière, cet élu de l’Ituri n’a pu résister aux décibels de la musique emballant de Wenge Musica BCBG de la belle époque. Sans cavalière, cet honorable s’est lancé sur la piste pour esquisser quelques pas de danse. L’appétit venant en mangeant, le député provincial en a profité pour étaler tout son talent de fin danseur. L’homme n’avait rien à envier aux grandes stars de la danse en RDC : déhanchement, coups de reins, pas cadencés, chorégraphie… tout était au rendez-vous. Et tous les regards rivés sur lui.
Cet élu s’est tellement trémoussé qu’il a sué à grosses gouttes. A la fin du morceau, content d’avoir offert à ses élus un spectacle digne de son rang, ce député est revenu à sa place et nous a chuchoté à l’oreille : je serai candidat gouverneur de la province de l’Ituri.
Que Diable, tout, sauf un danseur à la tête de la future très attendue province de l’Ituri.
Les honneurs sont des charges qu’il faut savoir bien assumer.

Joska

 

Congo: Cinq années de démocratie au sommet

Par Le 12/03/2010

En Afrique, la démocratie se confond avec la tenue des élections, quelque soient leurs qualités reprochables.

La RDC ne fait pas exception à cette règle.

Après la tenue du dialogue inter congolais, tenu en 2002 en Afrique du Sud, les élections passaient pour la seule manière régler les problèmes de ce géant au centre de l’Afrique.

Le gouvernement de transition de l’époque n’avait pour principale mission que l’organisation des élections générales dans ce pays post conflit.

Et la communauté internationale poussait sur le bouton à cet effet.

Sans tenir compte de tous les préalables qu’il fallait  remplir avant la tenue de ses élections (formation d’une armée nationale, recensement générale des populations, ….) l’on est passé vite à la besogne.

L’ordre même de l’organisation de ses élections a été renversé.

Les élections locales, qui devraient être tenues avant toutes les autres, ont été classées en derniers lieux en 2006. L’on s’est précipité sur les élections présidentielle et législative.

Depuis, le peuple congolais attend toujours l’organisation des élections locales.

La commission électorale indépendante avait avancé des raisons des finances pour justifier le retardement des élections locales.

Le premier mandat présidentiel tant déjà à sa fin sans qu’il y ait des assurances quant à la tenue de ces scrutins.

La démocratie, comprise comme le choix des dirigeants par le peuple au travers des élections, ne ce sera donc exercée qu’au sommet (à la présidence, à la députation nationale et à la députation provinciale.

A la base, le pouvoir en place a imposé ses hommes comme administrateurs des territoires, bourgmestres et autres maires des villes.

Plus ces élections locales seront retardées, mieux cela vaudrait pour le pouvoir en place.

Des élections locales devraient permettre aux partis politiques qui ont pignon sur rues en RDC de faire élire leurs hommes à la tête certaines entités administratives. Ceci devrait, en principe,  faciliter aux formations politiques, notamment de l’opposition, d’avoir des fiefs électoraux et de les contrôler effectivement.

Si jusqu’aux échéances électorales de 2011, ces élections n’ont pas lieu, toutes les entités électorales seront sous l’emprise des hommes nommés par le pouvoir en place. Ce qui ne pourra que le réconforter.

Une bonne démocratie devrait s’enraciner à la base.  Permettre aux habitants des différentes contrées du pays de se choisir des dirigeants à même de prendre en compte leurs aspirations. Le Congo vit une sorte de démocratie au sommet et une dictature à la base.

 

Joska Kaninda

Afrique, coups d’Etats nécessité pour l’alternance politique?

Par Le 22/02/2010

 

L’Afrique renoue-t-elle avec les régimes de coup d’Etats ? Dans l’espace d’an, ce continent noir vient d’enregistrer quatre renversements de pouvoir par coups de force. Le dernier en date est celui intervenu au Niger dernièrement.

Tout en condamnant cette manière non constitutionnelle d’accès au pouvoir, il sied cependant de constater que c’est la seule manière qui permet aux nombreux peuples d’Afrique de vivre l’alternance au pouvoir.

 L’alternance politique en Afrique ne s’est jamais réalisée dans la quiétude. Depuis les indépendances jusqu’à ce jour, les dirigeants africains se sont distingués par leurs penchant à vouloir, à tout pris, se pérenniser au pouvoir.

La quasi-totalité de changement des régimes n’ont eu lieu, dans le passé, que par coup de force. Des élections à candidat uniques, aux démocraties truquées en passant par les conférences nationales et consultations populaires, les tenants des pouvoirs se sont toujours arrangés pour demeurer au pouvoir.

La population peut beau manifester, l’opposition peut crier, il suffit que les observateurs internationaux jugent les scrutins passables et que certaines capitales occidentales félicitent le vainqueur et le tour est joué.

Autre chose qui semble contaminer l’Afrique c’est cette sorte de succession des pères par des fils. La RDC, le Gabon, le Togo ont vu des fils succéder à leurs pères.

La frustration amène les africains à comprendre que le seul moyen d’assurer l’alternance au pouvoir c’est de faire un coup de force. Ceci d’autant plus que l’Occident donne l’impression de penser que les peuples africains n’ont pas d’opinions politiques à émettre. Il soutient des hommes au pouvoir pour qu’en retour ceux-ci servent ses intérêts.

Rare sont les présidents africains en exercice qui perdent des élections. Tant qu’ils ont les faveurs de l’occident, rien à faire, ils sont assurés de leurs réélection quelles qu’en soit les contestations.

Ceux qui tombent par ces fameux coups de forces sont, principalement ceux qui rentrent en contradiction avec la communauté internationale. Il y a encore du chemin à faire pour les populations africaines aient réellement le pouvoir de se choisir, eux même, leurs propres dirigeants par voie des élections.

 

Joska Kaninda

 

Des officiers supérieurs des FARDC en refuge en Ouganda

Par Le 17/02/2010

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo sont loin de contenter tous les hommes des troupes. L’intégration d’anciens groupes armés et le brassage n’ont pas apporté la solution aux problèmes de l’armée congolaise.  Expression de ce malaise, des officiers supérieurs de cette armée nationale n’hésitent pas à traverser les frontières nationales pour se réfugier en Ouganda voisin. Des colonels, majors et autres capitaines des FARDC préfèrent déserter l’armée pour prendre le chemin de l’exil.

Les conditions précaires dans l’armée congolaise et les injustices sont les raisons qu’ils avancent pour justifier leur présence dans le pays de Yoweri Kaguta Museveni.

De nombreux officiers supérieurs des FARDC issus d’anciennes rébellions ou groupes armés ayant évolué à l’Est de la RDC sont visibles dans les rues de Kampala. Ces épaules galonnées de l’armée congolaise se battent pour trouver leur réinstallation outre-mer si il ne se transforme pas carrément en businessmen.

Il n’est pas exclu qu’un jour ils se transforment en prochains bourreaux des institutions congolaises.

Que des hauts cadres de l’armée nationale fuient leur pays pour rechercher le bonheur en terre étrangère, il y a là matière à réflexion. C’est la preuve que les congolais n’ont plus confiance ni dans leur pays, ni à l’endroit de leurs institutions.

Ce qui se passe dans l’armée est aussi vécu dans tous les autres secteurs de la vie au Congo. Partir à l’étranger est la préoccupation de nombreux congolais qui estiment que c’est par cette voix qu’ils peuvent trouver un minimum de leur mieux être.

Les dirigeants congolais doivent tout faire pour redonner au peuple congolais l’espoir d’une vie heureuse dans leur propre pays. C’est de là que partirait un élan de patriotisme et de nationalisme.

 

Joska Kaninda

Des parlementaires déphasés

Par Le 17/02/2010

Alors que leur premier mandat de la troisième République tend à sa fin, les parlementaires congolais donnent encore l’impression de n’avoir pas compris ce pour quoi ils ont été élus par le peuple.

Légiférer et contrôler l’action de l’Exécutif, telle est la mission principale des ces élus du peuple.

Hélas, les honorables congolais se sont distingués dans une complaisance notoire s’agissant du contrôle de l’Exécutif. Aucune sanction n’a été prise contre un seul membre du gouvernement, même alors que des lourds soupçons, notamment de détournement des déniés publics, pèsent sur certains ministres.

Les caisses de l’Etat servent aux intérêts privés des certains individus, des injustices dans la redistribution du revenu national sont légions et les honorables députés et sénateurs ne bronchent pas. Le mieux être du peuple n’est pas le premier de leurs soucis.

Ils se comportent plus en agents au service du pouvoir en place qu’en véritables élus défenseurs des intérêts du peuple. Ainsi obéissent-ils aux différents mots d’ordre donnés par leurs chefs des partis politiques respectifs au moment de la prise de grandes décisions reléguant la volonté populaire au second plan.

Sentant les échéances électorales venir, ils se lancent actuellement dans la réalisation des « actions sociales » en faveur des populations à la base. Installation des radios communautaires, entretien des ponts et passerelles ça et là, des dons aux écoles, hôpitaux et autres institutions sociales, telles sont des actions que certains de ces élus posent maintenant pour charmer les populations. Et dire que toutes ses actions relèvent de la compétence du pouvoir exécutif.

D’où tirent-ils des fonds qu’ils mettent en jeu pour la réalisation de tous ces travaux ?

Ont-ils tord ceux qui pensent que ce sont les miettes de l’argent détournés par les membres de l’exécutif qui revient au peuple par leurs élus entreposés ?

Surtout que le gros des chefs des partis politiques de la majorité peuple le gouvernement.

Non, les élus du peuple n’ont rien à avoir avec la gestion courante de la cité. La constitution à défini bien les rôle de chaque institution. A quoi sert-il d’aménager des fossoyeurs de l’économie nationale pour amener au peuple ces cadeaux empoisonnés à l’approche des élections ?

Honorables déphasés.

Joska